Sans surprise, le Parlement libanais a accordé, lundi, sa confiance au Premier ministre Najib Mikati et à son gouvernement qui avait été formé le 10 septembre après treize mois de vide politique. Au terme d'une séance de près de huit heures ponctuée par des coupures d'électricité, le cabinet a obtenu la confiance par 85 voix contre 15.
Le Parlement libanais réuni en séance plénière a accordé, lundi 20 septembre au soir, sa confiance au nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Najib Mikati, dont la principale mission sera de stopper l'effondrement du pays du Cèdre, en plein naufrage économique.
Après avoir examiné le plan d'action du gouvernement lors d'une séance marathon de huit heures, 85 députés ont accordé leur confiance à la nouvelle équipe ministérielle, tandis que 15 ont voté contre, selon le décompte énoncé par le président du Parlement, Nabih Berri.
Le gouvernement de 24 membres dirigé par Najib Mikati, l'une des plus grandes fortunes du pays, a été formé le 10 septembre, après 13 mois de vide politique. Le pays était sans nouveau gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassan Diab dans la foulée de l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth, le 4 août 2020.
Ce retard a aggravé la crise économique, qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires au monde depuis 1850.
La réunion, au cours de laquelle Najib Mikati a présenté le programme de son gouvernement avant le vote, devait commencer à 11 h locales (8 h GMT) mais a été retardée d'environ une heure en raison d'une coupure de courant, a indiqué à l'AFP le secrétaire général du Parlement, Adnane Daher.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré les députés rassemblés dans une cour à l'extérieur du bâtiment en attendant le rétablissement du courant et la reprise de la session.
"C'est embarrassant (...) Ce pays n'en est pas un", a lancé le député Teymour Joumblatt à un journaliste alors que le chef du Parlement, Nabih Berri, pressait le Premier ministre d'aller vite dans son intervention de crainte d'une nouvelle coupure.
Ces derniers mois, les coupures d'électricité ont atteint jusqu'à 22 heures par jour dans certaines régions, contraignant même les propriétaires de générateurs à rationner leur production à mesure que le carburant se raréfiait.
Une grande partie de la population accuse la classe politique jugée corrompue et incompétente d'être à l'origine de l'effondrement financier du pays. Les autorités sont surtout accusées de clientélisme et de détournement de fonds dans le secteur de l'électricité, qui a coûté à l'État plus de 40 milliards de dollars depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Parmi les innombrables défis, le nouveau gouvernement devra ainsi parvenir rapidement à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), étape incontournable pour une sortie de crise.
Devant les Parlementaires, Najib Mikati s'est engagé à reprendre les négociations avec l'institution et "à développer un plan pour relancer l'économie".
Le nouveau cabinet devra également préparer le terrain aux élections législatives prévues en mai 2022.
Avec AFP