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Yoweri Museveni, président ougandais : "En Guinée, les putschistes devraient partir"

Dans un entretien exclusif accordé à France 24 à Entebbe, en Ouganda, le président ougandais Yoweri Museveni a condamné le coup d’État contre Alpha Condé en Guinée, estimant que les leaders de ce coup devraient être sanctionnés et "mis dehors". Il est également revenu sur les relations de son pays avec son voisin le Rwanda, en se distanciant des déclarations de Paul Kagamé selon lesquelles il se comportait comme le maître de la région. 

Le président ougandais Yoweri Museveni a condamné le coup d'État en Guinée, le qualifiant de "pas en arrière", dans une interview exclusive accordée à France 24. Il a déclaré que les putschistes devaient être sanctionnés et "mis dehors". 

Il a déclaré que son pays avait accepté l'arrivée de quelque 2 000 Afghans sur son sol à la demande du gouvernement américain, balayant les craintes qu'ils puissent constituer une menace pour la sécurité. Il a néanmoins déclaré que les États-Unis avaient commis une erreur en Afghanistan en menant "les guerres des autres". 

Il a aussi prévenu qu'il pourrait décider de retirer les troupes ougandaises de Somalie, le pays étant en proie à des luttes intestines entre ses dirigeants, qu'il a qualifiées de "sida politique". 

L'Ouganda prêt à intervenir militairement contre les ADF

Il a affirmé que le groupe jihadiste qui a pris le contrôle d'une zone riche en pétrole dans le nord du Mozambique il y a quelques mois était lié aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste ougandais opérant dans l'est de la RD Congo. Il a annoncé qu'il était prêt à intervenir militairement dans cette région contre les ADF et qu'il n'attendait que l'approbation du président congolais pour aller de l'avant. 

Il a par ailleurs reproché au président rwandais d'avoir fermé la frontière entre les deux pays il y a deux ans et a démenti les affirmations de Kagame selon lesquelles il se comportait en maître de la région. 

Il a fustigé les critiques des groupes internationaux de défense des droits de l'homme comme Human Rights Watch et Amnesty International, accusant les puissances étrangères de s'ingérer dans les affaires intérieures. 

Enfin, il a annoncé qu'une enquête sur le meurtre de plus de 50 manifestants pendant la dernière campagne présidentielle en novembre serait rendue publique et a promis que les responsables seraient poursuivis. Il a nié avoir été effrayé par la perspective d'une victoire de son principal challenger lors de l'élection, Bobby Wine. Il a ajouté qu'il était prêt à dialoguer avec lui.