
La capitale allemande achève les préparatifs des festivités prévues pour le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin qui auront lieu lundi. Un évènement qui suscite un énorme intérêt à travers le monde.
AFP - Berlin célèbre lundi sous les feux de la rampe les 20 ans de la chute du Mur, symbole de la Guerre froide et de l'Europe divisée jusqu'en 1989, lors d'une "Fête de la liberté" où se retrouveront les dirigeants des grandes puissances.
Point d'orgue de la lente dislocation des régimes communistes de l'Est et césure historique après un demi-siècle d'affrontement entre blocs hostiles, la chute du Mur a permis la réunification de l'Allemagne et du continent européen.
Elle a également amorcé l'arrivée sur la scène internationale d'une nouvelle Allemagne, la "République de Berlin", un pays libéré de son passé nazi, politiquement renforcé et qui n'est plus seulement un géant économique.
Le soir du 9 novembre 1989, le monde assista incrédule au spectacle de milliers d'Allemands de l'Est en liesse tombant dans les bras de leurs compatriotes de l'Ouest, après l'ouverture inattendue des postes-frontières décidée par la RDA sous la pression du peuple.
Lundi, la chancelière Angela Merkel, qui a grandi en ex-RDA et dont la carrière politique a commencé avec l'ouverture du Mur, recevra ses partenaires européens et américain pour une fête diplomatico-populaire à la Porte de Brandebourg, emblème de la ville et de l'ancienne fracture Est-Ouest.
"Chaque pays de l'Union européenne devrait être représenté", selon Berlin.
Les dirigeants des puissances qui occupaient la ville seront au rendez-vous, du Premier ministre britannique Gordon Brown aux présidents français et russe Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, en passant par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton (Barack Obama se consacrant à une tournée en Asie). Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso sera là aussi.
Des rencontres bilatérales sont prévues pour évoquer des sujets comme l'Afghanistan, l'Iran ou encore les futurs postes de l'Union européenne.
Parmi les hôtes de renom attendus figurent aussi le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev ou l'ex-leader anticommuniste polonais Lech Walesa.
Nocturne, la fête s'ouvrira à 18H00 GMT avec un concert de plein air de l'orchestre du Staatsoper de Berlin sous la baguette de l'Israélo-Argentin Daniel Barenboïm.
Puis officiels allemands et étrangers discouriront, avant que des milliers de dominos en polystyrène de 2,50 mètres de haut ne s'écroulent sur deux kilomètres pour symboliser l'effondrement du Mur qui divisa Berlin pendant 28 ans depuis 1961.
Feu d'artifice et musique sont au programme, ainsi qu'une chaîne humaine devant réunir des milliers d'Allemands et étrangers sur l'ancien tracé du Mur.
La journée débutera par un service oecuménique en l'église de Gethsémani, ex-haut lieu de la dissidence est-berlinoise.
Angela Merkel traversera ensuite avec quelques hôtes le pont de la Bornholmer Strasse, l'un des premiers postes-frontière ouverts en 1989.
Et un colloque scientifique planchera sur la question des "murs qui tombent", en présence de Mme Merkel et du "banquier des pauvres" et Nobel de la Paix Muhammad Yunus.
La municipalité attend 100.000 personnes pour les festivités nocturnes, "si la météo le veut bien".
Car le ciel obstinément pluvieux ces derniers jours pourrait doucher l'espoir de faire mieux qu'en 1999: pour les dix ans de la chute du Mur, seules 30.000 personnes sur les 100.000 escomptées avaient bravé la pluie et le froid pour participer à une fête sage, loin de la liesse promise, se réchauffant avec du vin chaud et des saucisses au curry, la spécialité locale.
Les hôtels ont en tout cas été pris d'assaut par les touristes et des hordes de journalistes venus du monde entier pour alimenter moult émissions spéciales. "C'est de la folie, tous afficheront complet", selon la fédération du secteur.