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L'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution demandant à Israël et aux Palestiniens d'ouvrir des enquêtes sur les accusations de crimes de guerre à Gaza contenues dans le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone.

L’Assemblée générale de l’ONU, réunie depuis hier à New York, a adopté sans surprise le projet de résolution soumis par les Etats arabes, appelant à enquêter sur les accusations de crimes de guerre à Gaza soulevées par le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone.

La résolution, soutenue dès le départ par les 118 pays membres du Mouvement des non-alignés et par le groupe des 77, qui réunit les pays en développement, donne trois mois à Israël et aux Palestiniens pour ouvrir une enquête "crédible et indépendante" sur les crimes de guerre présumés durant le raid israélien sur la bande de Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009.

Le texte demande également au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de transmettre le dossier au Conseil de sécurité. Si, dans six mois, les enquêtes n’ont toujours pas été ouvertes, la Cour pénale internationale (CPI) devra en être informée.

Par ailleurs, la résolution recommande au gouvernement suisse de "prendre les dispositions nécessaires pour réunir une conférence des parties contractantes à la Convention de Genève afin de prendre des mesures visant à faire respecter celle-ci dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est".

Les pays arabes, résolus à ne pas laisser mourir le rapport et à mettre fin à ce qu'ils ont qualifié d''impunité d'Israël", se sont mobilisés pour obtenir le soutien des 192 pays de l’Assemblée générale, dont les résolutions ne sont pas contraignantes mais symboliques. Le texte a été voté par 114 voix contre 18 et 44 abstentions.

Israël rejette en bloc les accusations

Le rapport Goldstone, commandité par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, accuse Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas de crimes de guerre durant le conflit qui a fait 1 400 morts dans la bande de Gaza, entre décembre 2008 et janvier 2009.

Le rapport a été critiqué par le Congrès américain et Israël, qui l'a qualifié d'"inique, saugrenu et unilatéral". Gabriela Shalev, la représentante d’Israël à l’ONU, a estimé que le rapport a été "conçu dans la haine et exécuté dans le péché", car fait par un organe trop politisé.

Si, comme le suggère la résolution adoptée par l'Assemblée générale, le rapport Goldstone était envoyé au Conseil de sécurité, rien n'indique que cela aboutirait à des sanctions contre l'une ou l'autre des parties. Les Etats-Unis ayant déjà fait part de leur intention d'y opposer leur veto.