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Climat : des milliers de manifestants à Paris, l'Élysée dément renoncer à un référendum

Plusieurs milliers de Français étaient de nouveau dans la rue, dimanche 8 mai, pour réclamer une plus grande ambition écologique. Dans le Journal du Dimanche, des sources gouvernementales ont émis des doutes quant à la la promesse présidentielle d'un référendum pour inscrire le climat dans la Constitution. Si bien que le président français Emmanuel Macron a dû démentir les rumeurs. 

Plusieurs milliers de Français étaient dans la rue, dimanche 8 mai, pour une nouvelle "marche pour le climat". Tous dénoncent un texte insuffisant et dénoncent le manque d'ambition de la loi "climat et résilience" portée par le gouvernement. Dans le Journal du Dimanche, des sources gouvernementales ont émis des doutes quant à la la promesse présidentielle d'un référendum pour inscrire le climat dans la Constitution menaçant un référendum sur le climat. Si bien que le président français Emmanuel Macron a dû démentir les rumeurs. 

"Nous voulons veut conjuguer urgence sociale et urgence climatique alors que certains, le gouvernement et le Medef les opposent en disant que si on protège trop la planète, c'est mauvais pour l'emploi." a expliqué Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT venu manifester à Paris. "La casse de l'emploi continue et il n’y a aucune mesure concrète pour la planète." 

Dans les manifestants s'interrogent tout particulièrement sur le référendum promis par Emmanuel Macron à l'issue de la convention citoyenne pour le climat, un scrutin pour demander aux Français si la préservation de l'environnement doit être ajoutée à l'article 1er de la Constitution. Le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum. Le texte déjà validé à l'Assemblée Nationale, le texte est déjà validé mais le Sénat se montre réticent sur sa formulation. 

"C'est le Sénat aujourd'hui qui refuse par exemple que l'article 1er de la Constitution soit modifié" a affirmé Cyril Dion, réalisateur et militant écologiste, lui aussi présent dans le cortège parisien. "Le Sénat est vraiment très à droite, et la droite n'est pas très connue pour son ambition écologique." a-t-il ajouté.

"Il n'y aura pas d'abandon"

Face aux réticences du Sénat sur la formulation (le texte doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres pour pouvoir être soumis à référendum), le Journal du Dimanche a affirmé que le président l'exécutif aurait enterré son projet de consultation. Un abandon démenti par l'Élysée d’abord, et par Emmanuel Macron ensuite.

Le président français a souhaité que le projet de loi qui doit inscrire la protection du climat dans la Constitution "vive sa vie parlementaire".

"Ce dont je suis le garant", c'est qu'"il n'y aura pas d'abandon. Ce texte va vivre sa vie parlementaire qui seule permet d'aller au référendum si les sénateurs et les députés s'accordent" sur les mêmes termes, a rappelé le président de la République à Strasbourg, où il donnait le coup d'envoi de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

"Les citoyens qui ont travaillé doivent être respectés" et le parlement "doit être respecté", a ajouté le chef de l'Etat qui s'était engagé devant les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) à envoyer aux parlementaires leur proposition de modification de l'article 1er de la Constitution.

Un texte vidé de sa substance

Dans une interview au Journal du Dimanche, le député LREM Pierre-Alexandre Anglade avait pourtant estimé que le référendum était compromis et accusé la droite majoritaire au Sénat d'avoir bloqué de facto la consultation visant à inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution, en réécrivant la proposition votée par les députés. 

Pieyre-Alexandre Anglade reproche de son côté aux sénateurs d'avoir adopté mercredi un texte qui vide la réforme de son sens en retirant "les verbes d'action 'garantir ', 'lutter ', dont le Conseil d'État nous disait qu'ils créaient presque une quasi-obligation de résultat". 

"La majorité à l'Assemblée nationale a voté, mot pour mot, la proposition des citoyens. C'est la droite sénatoriale qui prive le pays d'un débat essentiel, en se servant de ce texte comme d'un outil électoral", a-t-il déclaré au JDD.

"La majorité sénatoriale de droite a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat, et donc d'empêcher l'accord", entre les deux chambres du Parlement, affirme le rapporteur du texte de loi. "En l'état, les conditions du référendum ne sont pas réunies", a-t-il ajouté. 

L’écologie est une priorité, selon l’Élysée 

L'Élysée a assuré de son côté que la modification de l'article 1er de la Constitution pour y inscrire la garantie de la préservation de l'environnement et de la biodiversité n'était "en rien 'enterrée'". "La bataille n'est pas finie : comme elle l'est depuis le début du quinquennat, la cause écologique demeure l'une des priorités du Président de la République", dit-on à l'Élysée sans toutefois s'engager sur une date pour soumettre cette réforme au vote des Français. 

L'entourage du président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), a par ailleurs fait savoir à Reuters que l'Élysée ne l'avait pas informé de l'abandon du projet. 

Avec AFP et Reuters