
La section cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert mardi une enquête après une série d'attaques informatiques contre la plateforme du Centre national d'enseignement à distance. Alors que l'enseignement scolaire à la maison a été généralisé pour lutter contre la pandémie, de nombreux bugs liés à un afflux de connexions ont également été signalés.
Forcés de reprendre l’enseignement à distance, mardi 6 avril, à la suite des décisions du gouvernement pour lutter contre le Covid-19, les élèves et professeurs français ont été confrontés à de nombreux problèmes techniques pour accéder aux plateformes pédagogiques.
Un afflux de connexions a causé d'importantes difficultés d'accès aux ENT (environnements numériques de travail), un outil pédagogique numérique de l'enseignement scolaire géré par les collectivités locales.
Des problèmes qui se poursuivaient mercredi, a indiqué le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, signalant "des bugs encore en fin de matinée (mercredi) sur les ENT en Normandie, dans le Grand Est et en Île-de-France et Hauts-de-France".
Attaque "venue de l'étranger"
De son côté, le Centre national d'enseignement à distance (Cned) a dénoncé mardi "plusieurs dizaines d'attaques envers le site de continuité pédagogique 'Ma classe à la maison', qui n'ont pu être totalement bloquées par l'opérateur". La section cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
Cette enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLTIC), a été ouverte pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé" et "entrave au fonctionnement" d'un tel système, a précisé le parquet, confirmant une information de France Télévisions.
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, avait évoqué dès mardi matin une "très forte attaque informatique venue de l'étranger", sans plus de précisions sur son origine exacte.
Le Cned a expliqué avoir transmis "l'ensemble des éléments techniques liés à ces cyberattaques" à l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi).
Les attaques sont survenues alors que l'enseignement à distance a été généralisé pour cette semaine depuis la fermeture des établissements scolaires vendredi soir et jusqu'aux vacances de printemps unifiées à partir du 12 avril. Avant une rentrée le 26 avril en présentiel dans les écoles et en distanciel une semaine supplémentaire dans les collèges et lycées.
"Malgré ces actes de malveillance", quelque "500 000 élèves et professeurs accédaient aux plateformes" à 10 h et "150 000 classes virtuelles étaient actives", avait affirmé le ministre mardi.
Avec AFP