
Le laboratoire AstraZeneca a défendu lundi son vaccin, rejeté par une bonne partie des Européens, affirmant qu'il était efficace à près de 80% contre le Covid-19 chez les personnes âgées et n'augmentait pas le risque de caillots, après des essais cliniques menés aux États-Unis.
Le vaccin AstraZeneca est efficace à 79 % contre le Covid-19 chez les personnes âgées et n'augmente pas le risque de caillots sanguins, a affirmé le laboratoire, lundi 22 mars.
L'efficacité serait valable à 79 % pour prévenir le Covid-19 symptomatique dans la population générale et à 100 % pour empêcher les formes sévères de la maladie et l'hospitalisation, selon le laboratoire, après des essais cliniques de phase III menés aux États-Unis, avec 32 449 participants.
Il est efficace à 80 % chez les personnes âgées et n'augmente pas le risque de caillots sanguins, selon le laboratoire, alors que plusieurs pays ont renoncé à le prescrire aux plus âgés en raison d'un manque de données sur les seniors lors des précédents essais.
Rassurer l'opinion publique européenne
Ce mois-ci, plusieurs pays ont suspendu son utilisation par crainte qu'il ne provoque des caillots sanguins, parfois mortels. Les essais n'ont pas trouvé de risque accru de thrombose parmi les participants qui ont reçu au moins une dose, selon le communiqué.
AstraZeneca tente de rassurer l'opinion publique européenne défavorable au vaccin. Celui-ci est perçu comme plus dangereux que sûr en Allemagne, France, Espagne et Italie, selon une étude d'opinion réalisée entre le 12 et 18 mars. Le recours à ce vaccin est toutefois crucial alors que la troisième vague de la pandémie de Covid-19 s'accélère, notamment en Europe, où l'Allemagne envisage de nouvelles restrictions.
Jeudi, l'Agence européenne des médicaments (EMA) l'a, par ailleurs, jugé "sûr et efficace" et l'utilisation a repris dans plusieurs pays, mais l'impact sur l'opinion publique s'est fait sentir, souligne l'institut YouGov.
"Non seulement nous avons constaté une augmentation considérable du nombre de personnes qui le jugent dangereux au cours des deux dernières semaines en Europe, mais le vaccin AstraZeneca continue d'être considéré comme nettement moins sûr que ceux de Pfizer et Moderna", a commenté YouGov, dans un communiqué.
Avec les campagnes de vaccination, les Européens pourraient atteindre l'immunité collective en juillet, a laissé entrevoir dimanche le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton.
Encore faut-il avoir des stocks suffisants, alors que Britanniques et Européens s'accusent mutuellement de capter les doses produites sur leur territoire.
Seules 10 % des doses ont été livrées par le laboratoire
Le ministre de la Défense britannique Ben Wallace a prévenu dimanche qu'il serait "contreproductif" de bloquer les exportations d'AstraZeneca comme l'a menacé la veille la Commission européenne si l'UE ne recevait pas d'abord ses livraisons.
"La Commission a son propre contrat avec AstraZeneca. Nous essayons simplement de le faire respecter. Le laboratoire nous a livré moins de 10 % des doses prévues pour l'année par le contrat. Il est donc normal que nous demandions que ces doses soient livrées comme prévu aux Européens", a rétorqué dimanche soir une source dans l'entourage de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Ursula van der Leyen a rappelé que le contrat de l'UE avec AstraZeneca prévoyait la livraison de doses produites à la fois sur le territoire de l'UE et au Royaume-Uni. "Or, nous n'avons rien reçu des Britanniques, alors que nous les fournissons".
Le vaccin AstraZeneca est notamment produit dans deux usines en Belgique et aux Pays-Bas, deux pays qui ont appelé à la prudence sur un durcissement des exportations alors que d'autres pays européens, comme la France, le soutiennent.
Avec AFP