
Selon Kaboul, les trois Afghans expulsés de France dans la nuit de mardi à mercredi bénéficient de conditions de sécurité "lamentables". De son côté, Paris affirme que ces reconduites ont reçu l'aval des autorités afghanes.
Les trois Afghans expulsés de France, dans un vol Londres-Paris-Kaboul dans la nuit de mardi à mercredi, viendraient de régions sensibles d’Afghanistan, d’après le vice-ministre afghan aux réfugiés et aux rapatriements. "Je peux vous affirmer que les conditions de sécurité pour ces trois hommes sont lamentables, a-t-il indiqué. Ils viennent de régions en guerre, où sévissent Al-Qaïda et les Taliban. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux et la France n’aurait pas dû les expulser."
D’après le reportage de France 2 (vidéo ci-dessus), les trois Afghans, âgés de 18, 19 et 22 ans, ont été conduits dans un hôtel, puis pris en charge par le ministère aux réfugiés, et ont décliné leur identité et les provinces d'où ils sont originaires. Baglan pour l’un, Paktia pour l’autre et Parwan pour le dernier.
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère français de l'Immigration rappelle que les autorités afghanes ont validé ces reconduites et que les trois Afghans expulsés de France ne sont pas originaires des zones les plus insurrectionnelles du sud de l'Afghanistan.
Ce que dément le correspondant de "Libération" en Afghanistan, Luc Mathieu, joint ce matin par FRANCE 24 : "Un des trois Afghans expulsé vient effectivement d’une zone à peu près calme, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kaboul. Hormis quelques attentats qui font généralement peu de victimes, la zone est plutôt sûre. C’est là qu’est installée la plus grande base américaine du pays."
"Le deuxième Afghan vient aussi du nord de la capitale, mais la sécurité de cette province s’est largement dégradée ces derniers mois. Les Taliban visent régulièrement la police et l’armée afghane. Baglan est l’une des provinces qui avait été la plus ciblée par l’insurrection lors du premier tour l’élection présidentielle le 20 août dernier."
"Le dernier Afghan expulsé vient quant à lui de Paktia, au Sud-Est. C’est l’une des provinces les plus dangereuses d’Afghanistan, surtout dans la zone frontalière avec le Pakistan. Outre les Taliban, des membres du réseau Haqqani, proche d’Al-Qaïda, y sont actifs."