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Trois jours après la crue meurtrière provoquée par la rupture d'une partie d'un glacier de l'Himalaya dans le nord de l'Inde, 34 personnes étaient toujours bloquées, mercredi, dans un tunnel. Le dernier bilan fait état d'une trentaine de morts et 170 personnes sont toujours portées disparues.

Victimes d'une crue éclair dévastatrice attribuée à la rupture d'un glacier himalayen, 34 personnes étaient toujours prises au piège, mercredi 10 février, dans un tunnel du nord de l'Inde.

Les sauveteurs redoublaient d'efforts pour tenter de sauver ces employés des centrales hydrauliques bloqués depuis la catastrophe qui a frappé dimanche matin la vallée du petit État d'Uttarakhand, situé à la frontière indo-tibétaine.

Plus de 170 personnes sont toujours portées disparues et l'on déplore au moins 32 morts, selon les autorités, qui préviennent qu'il faudra encore des jours pour retrouver d'autres corps sous les gravas et l'épaisse couche de boue brune.

Vingt-cinq des corps n'ont pas encore pu être identifiés, car nombre de victimes viennent de lointaines régions de l'Inde et les familles ne sont pas sur place pour aider à les reconnaître. 

La catastrophe a été imputée à la rupture d'un glacier due au réchauffement climatique, mais la construction de barrages, le dragage du lit des cours d'eau pour en extraire le sable destiné à l'industrie du BTP ou encore les abattages d'arbres pour faire place à de nouvelles routes figurent parmi les hypothèses de l'origine du drame.

"Nous travaillons 24 heures sur 24"

L'importante opération de sauvetage se poursuit jour et nuit depuis dimanche et se concentre désormais sur le tunnel en construction aux abords d'une centrale hydroélectrique sérieusement endommagée à Tapovan pour tenter de retrouver les 34 personnes piégées. 

Les sauveteurs continuaient de se frayer un passage à travers des centaines de tonnes de boue, de rochers et de décombres qui obstruent le tunnel, en espérant que les victimes auront pu trouver un refuge dans d'éventuelles poches d'air. 

"Avec le temps qui passe, naturellement les chances (de les retrouver) s'amenuisent. Mais des miracles se produisent", a déclaré à l'AFP Piyoosh Rautela, responsable de l'aide aux victimes de catastrophes dans l'Uttarakhand. 

Il a ajouté qu'ils faisaient tout ce qui était en leur pouvoir.

"Nous ne pouvons pas y actionner plusieurs bulldozers à la fois. Nous travaillons 24 heures sur 24, les hommes, les machines, nous travaillons tous 24 heures sur 24. Mais la quantité de décombres est telle qu'il va falloir du temps pour dégager tout ça", a-t-il averti. 

Vivek Pandey, un porte-parole de la police des frontières, cité par le Times of India mercredi, disait que s'il y avait des survivants la plus grande inquiétude était qu'ils souffrent d'hypothermie, "qui peut être fatale dans de telles conditions". 

L'espoir malgré tout   

Des équipes médicales munies de bouteilles d'oxygène, de brancards et d'équipements de soins d'urgence, postée devant le tunnel se tenaient prêtes à agir tandis que des parents de victimes rongés d'angoisse scrutaient les opérations.

À l'instar de Shuhil Dhiman, 47 ans, dont le beau-frère Praveen Diwan, entrepreneur et père de trois enfants, était allé dans le tunnel dimanche matin avec trois autres personnes peu avant la catastrophe. 

"Nous ne savons pas ce qu'il est devenu. Nous nous sommes approchés du tunnel mais il est bourré de tonnes de neige fondue. Le tunnel s'ouvre sur une forte pente et je pense que l'eau et la neige fondue ont pénétré en profondeur", a expliqué Shuhil Dhiman à l'AFP. 

"J'espère malgré tout", a-t-il confié, "les autorités font de leur mieux mais la situation dépasse toutes les capacités". 

Ramesh Negi, un commerçant, profitait d'un grand soleil matinal dimanche quand il a entendu un grondement assourdissant accompagnant un immense mur d'eau, qui est allé s'écraser sur un pont aussitôt rayé de la carte. 

Des dizaines d'ouvriers qui construisaient un barrage dans le lit de la rivière, ainsi que des bergers avec leur bétail sur les flancs de la montagne, ont été engloutis par le déluge, s'est-il souvenu. 

"De toutes parts, ce n'était que poussière et cris", a dit à l'AFP cet homme de 36 ans. "Nous avons essayé d'alerter les éleveurs mais ils ont été soufflés par la force du vent, avant d'être submergés par de l'eau et de la neige fondue. On ne pouvait pas prévoir ce qui s'est passé".

Avec AFP