Le procureur de Paris et son substitut doivent requérir contre les prévenus du procès Clearstream, ce mardi. Lundi, l'avocat de Nicolas Sarkozy n'a cessé de répéter que Dominique de Villepin était, selon lui, l'"instigateur" de toute l'affaire.
Le ministère public doit prononcer, ce mardi, un réquisitoire très attendu dans l’affaire Clearstream. Parmi les prévenus, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, poursuivi pour "complicité de dénonciation calomnieuse", qui encourt une peine de cinq ans de prison et de 375 000 euros d'amendes.
L'intervention du procureur de Paris, Jean-Claude Marin, et de son substitut, Romain Victor, devrait durer six heures. Après avoir jugé, dans un premier temps, que les charges pesant sur l'ancien Premier ministre étaient insuffisantes, le procureur Marin avait décidé, dans un réquisitoire de fin d'instruction rédigé en 2008, de le renvoyer en correctionnelle. Il estimait alors que, si Dominique de Villepin n'avait pas fomenté la manipulation et n'y avait pas participé, il avait sciemment négligé d'y mettre fin à l'été 2004...
L’indépendance du parquet en question
Les magistrats devront s'expliquer, ce mardi, sur ce revirement. "Le parquet aura a cœur de prouver son indépendance et de montrer qu’il n’est pas aux ordres du pouvoir politique, tout en dépendant du garde des Sceaux", explique Philomé Robert, qui couvre le procès pour FRANCE 24 au palais de Justice de Paris.
Hier, l’avocat de Nicolas Sarkozy, qui a plaidé durant quatre heures, a mis la pression sur le parquet. Selon Me Thierry Herzog, "il n'y pas seulement une conviction, mais des éléments indiscutables qui montrent que Monsieur Dominique de Villepin a été l'instigateur, a été à l'origine de la machination visant à empêcher Nicolas Sarkozy d'accéder à la présidence de l'UMP".
Mercredi, place à la défense, qui doit plaider durant trois jours, dont un pour les avocats de Dominique de Villepin. Le procès s'achève vendredi.