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Pascal Canfin : "La moitié de la population européenne pourra avoir été vaccinée d'ici l'été"

Dans une Europe toujours plus confinée, Ici l'Europe reçoit le député européen Pascal Canfin. Élu au Parlement en 2009, avec la liste Europe Écologie, il quitte son mandat pour devenir Ministre du développement de François Hollande, puis prend la tête de l'ONG de défense de la Nature WWF France en 2015. En 2019, il rejoint la liste macroniste Renaissance pour sa réélection au Parlement européen en 2019, où il prend la Présidence de la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen, particulièrement dans l'actualité.

La pandémie de Covid connaît des rebondissements en Europe avec la circulation des différents variants. Pascal Canfin se dit cependant confiant car "on peut penser qu’à l’été 2021, autour de la moitié de la population européenne pourra avoir été vaccinée" mais il souligne l’importance des mesures de précaution "dans un contexte très difficile".

"Premier député européen à avoir eu accès au contrat de CureVac" [la société bio pharmaceutique allemande avec laquelle la Commission européenne a passé contrat d'au moins  225 millions de doses de vaccin à ARN messager, ndrl], il est "tout à fait d’accord avec le principe selon lequel, pendant la négociation, celle-ci n’a pas à être transparente" mais "plaide pour davantage de transparence des contrats" une fois cette négociation terminée. Il regrette de "n’avoir pas eu accès à tous les articles", certains ayant été "malheureusement surlignés de noir" et rappelle que "la transparence est "un élément important du débat démocratique" car "en l’absence de transparence, tout le monde peut faire n’importe quoi et surtout dire n’importe quoi".

Il ne croit pas en l’efficacité des "vaccinodromes", mais reconnaît qu’il "n’y a pas de doctrine magique en la matière" et qu’on "va apprendre en marchant". Il convient qu’en France, "le démarrage de la campagne de vaccination a été un peu lent", mais affirme que "le rythme s'accélère et que l’objectif est de vacciner la moitié de la population française d'ici l'été".

Il souhaite le succès des campagnes de vaccination en Europe, qui sont dans "l’intérêt de la Santé, de la santé économique et dans l’intérêt nos sociétés", mais "pour qu’elles réussissent et pour que le cadre européen soit consolidé, parce que ce cadre européen est une bonne chose, il faut que les choses soient transparentes et soient sur la table" et il "tient à souligner que la France est à ce stade, avec le Danemark, le seul pays européen à avoir rendu public le rythme d’accès aux doses" pour ses citoyens.

Quant à la mise en place d’un passeport vaccinal proposée par la Grèce, il pense que cela "n’a pas de sens" pour le moment mais que "c’est un débat légitime" qui pourra se tenir "lorsque tous les Européens qui le souhaitent auront eu accès au vaccin, probablement à partir du mois de juin."

Protection de l’environnement et de la biodiversité

Dans un récent tweet, l’activiste écologique Greta Thunberg dénonce l’inefficacité du One Planet Summit qui s’est tenu à Paris, en la présence de représentants de 50 États et d’ONG internationales. Même s'il reconnaît la légitimité de l'activiste qui est "dans son rôle", il souligne cependant que les ONG présentes ont "salué les engagements qui ont été pris" par les États, qui se sont notamment " engagés à aller vers 30 % de leur propre territoire terrestre et marin protégé". Il "s’inscrit dans cette dynamique positive de façon à ce qu’on adresse enfin cette question" de la protection de la biodiversité.

Il rappelle par ailleurs que les pandémies que le monde a connues ces 10 dernières années "étaient toutes liées au passage d’un virus du monde animal, domestique ou sauvage, à l’homme. Ce qui veut dire que la question de notre relation à la nature est absolument fondamentale, y compris en termes économiques." C’est pourquoi il souhaite que "le prix Nobel de la Paix soit décerné cette année à l’IPBES", qui lutte pour la protection de la biodiversité. "15 ans après le GIEC ce serait un message très fort".

Dans un souci de "cohérence", il rappelle que les "députés européens sont largement opposés au fait de signer un accord commercial avec le Brésil" et voit d’un bon œil l’élection de Joe Biden, qui est "susceptible de changer la donne sur le sujet climatique, mais également sur ce sujet de la protection de la nature".

Emission préparée par Céline Schmitt et Isabelle Romero.