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Houthis classés "terroristes" : l'ONU redoute des "répercussions humanitaires et politiques"

À dix jours de la fin du mandat de Donald Trump, les États-Unis ont désigné dimanche le mouvement yéménite houthi comme organisation terroriste. Une annonce, qui est "susceptible d'avoir de graves répercussions humanitaires et politiques", selon l'ONU.

L'ONU estime que la décision des États-Unis de classer comme "terroristes" les rebelles Houthis au Yémen "est susceptible d'avoir de graves répercussions humanitaires et politiques", a affirmé, lundi 11 janvier, son porte-parole, Stéphane Dujarric.

"Nous craignons que la désignation ait un impact négatif [sur] les importations de denrées alimentaires et d'autres produits essentiels au moment même où davantage de Yéménites meurent de faim", a-t-il déclaré.

Dans sa déclaration à la virulence rare vis-à-vis des États-Unis, Stéphane Dujarric a aussi affirmé la peur de l'ONU d'un "effet préjudiciable sur les efforts visant à reprendre le processus politique au Yémen et polariser encore plus les positions des parties au conflit".

"Le Yémen récupère presque toute sa nourriture via des importations commerciales", a insisté le porte-parole.

"L'opération humanitaire – la plus importante au monde – ne peut ni remplacer le secteur privé ni compenser les baisses importantes des importations commerciales de denrées alimentaires et autres biens essentiels", a-t-il précisé.

"Le risque croissant de famine au Yémen souligne qu'il est impératif pour les États-Unis d'accorder rapidement les licences et les exemptions nécessaires pour garantir que l'aide humanitaire puisse continuer à atteindre toutes les personnes qui en ont besoin à travers le pays sans interruption", a fait valoir Stéphane Dujarric.

Riyad salue la décision de Washington

Dimanche, à dix jours de la fin du mandat de Donald Trump, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a annoncé que les Houthis seraient inscrits sur la liste des groupes "terroristes", ainsi que trois de leurs chefs, dont leur dirigeant, Abdel Malek al-Houthi.

De son côté, l'Arabie saoudite s'est félicitée lundi du placement sur la liste noire américaine des groupes "terroristes" des rebelles Houthis, que le royaume combat au Yémen depuis 2015, à la tête d'une coalition militaire en soutien au gouvernement reconnu par la communauté internationale.

"Le ministère des Affaires étrangères salue la décision de l'administration américaine de désigner la milice des Houthis comme une organisation terroriste", a indiqué l'agence officielle saoudienne SPA, ajoutant que cela allait "dans le sens des appels du gouvernement yéménite légitime à mettre fin aux activités de cette milice soutenue par l'Iran".

Grand allié de Washington dans le Golfe, la monarchie wahhabite a, elle, déjà classé les Houthis comme groupe "terroriste" en 2014.

Avec AFP