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Parler, le site web conservateur des pro-Trump, mis hors ligne

Le réseau social conservateur Parler a été mis hors service lundi, au lendemain de la décision d'Amazon de couper l'accès du réseau social à ses serveurs, en raison de son incapacité à modérer les messages incitant à la violence.

Le réseau social conservateur Parler était hors service lundi 11 janvier, selon un outil de vérification en ligne, au lendemain de la décision d'Amazon de couper l'accès du réseau social à ses serveurs en raison de son incapacité à modérer les messages incitant à la violence.

Selon Down For Everyone Or Just Me, Parler est hors ligne depuis minuit (08H00 GMT), ce qui laisse à penser que ses propriétaires n'ont pas été en mesure de trouver un nouvel hébergeur pour l'instant.

La popularité du site a en effet grimpé en flèche ces derniers jours, devenant l'application gratuite numéro un de l'App Store d'Apple, après la décision de Twitter de supprimer de façon permanente le compte de Donald Trump, accusé d'avoir chauffé à blanc les émeutiers qui ont pris d'assaut le capitole la semaine dernière.

Les messages en soutien à l'attaque de mercredi à Washington - ainsi que les appels à de nouvelles manifestations - ont continué à se multiplier sur la plateforme, conduisant Google à la retirer de son App Store vendredi, suivi par Apple samedi.

Messages d'incitation à la violence

La plateforme est accusée de continuer à relayer des messages d'incitation à la violence, après l'assaut du Capitole par des fans du président.

Lancée en 2018, le réseau social fonctionne un peu comme Twitter, avec des profils à suivre et des "parleys" au lieu de tweets. La liberté d'expression est son leitmotiv.

Basé à Henderson, dans le Nevada, Parler a été lancée par John Matze, un ingénieur informatique, et Rebekah Mercer, une importante donatrice du Parti républicain.  La plateforme attirait surtout, à ses débuts, des franges ultra-conservatrices, voire d'extrême droite. Mais elle accueille maintenant des voix républicaines plus traditionnelles. 

Le présentateur vedette de Fox News Sean Hannity y a 7,6 millions d'abonnés ; son collègue Tucker Carlson en a 4,4 millions. Y sont aussi présents des responsables politiques républicains, comme le parlementaire Devin Nunes ou la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem.

Déjà en plein essor, l'application a accueilli ces derniers jours de nombreux nouveaux abonnés ulcérés par la décision de Twitter de bannir Donald Trump.

D'autres réseaux grand public comme Facebook, Instagram, Snapchat ou Twitch ont aussi suspendu le profil du locataire de la Maison Blanche.

Modération trop "laxiste"

De nombreux fans du président américain se sont rués dans la foulée sur les plateformes conservatrices comme Parler ou Gab. 

Le succès a attiré l'attention et Google a, dès vendredi soir, décidé de retirer Parler de sa plateforme de téléchargement d'applications en raison de la présence de messages "incitant à la violence" et d'une politique de modération trop laxiste. Apple a suivi son exemple samedi soir. 

Si ces décisions rendaient la vie plus compliquée pour Parler, elles n'empêchaient pas son fonctionnement : les abonnés ayant déjà l'application peuvent toujours y accéder tandis que les nouveaux venus peuvent utiliser des moyens détournés de l'installer sur leurs appareils ou aller sur Internet.

Avec AFP