![L'Inde, une "démocratie diminuée" ? L'Inde, une "démocratie diminuée" ?](/data/posts/2022/07/25/1658774093_L-Inde-une-democratie-diminuee.jpg)
À la une de la presse, jeudi 10 décembre, le geste très symbolique, des joueurs du PSG et du Basaksehir, pour protester contre le racisme dans la football. Les tensions entre la Turquie et l’Union européenne. Le bras de fer entre le gouvernement et les agriculteurs indiens, et les craintes d’une dérive autoritaire du pouvoir. Et des abeilles drôlement rusées.
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À la une de la presse, une image très symbolique, avec le geste, hier soir, des joueurs du PSG et du Basaksehir, pour protester contre le racisme dans le football.
Réunis en cercle, genoux à terre et pour certains, le poing levé. Après leur décision commune, la veille, de quitter le terrain après les propos racistes d'un arbitre, les joueurs, dont l'attaquant du PSG Kylian Mbappé, ont tenu à faire entendre leur voix, "ensemble", tels des "frères d'âme", d'après L'Équipe. "La goutte d'eau qui fait déborder le foot" : Libération évoque "un séisme dans le monde du ballon rond", "un coup d'éclat fondateur, collectif et radical dans l'engagement des footballeurs contre les discriminations". "Historique", écrit L'Humanité. "En quittant la pelouse du Parc des Princes après un acte raciste caractérisé, les 22 acteurs du match PSG-Basaksehir ont marqué d'une pierre blanche ce 8 décembre 2020" : "Jamais sur le continent européen un match n'avait dû être reporté pour cause de racisme".
L'Huma déplore, comme beaucoup, l'attitude de l'UEFA. Pour So Foot, "l'événement exceptionnel" de mardi soir "a été aussi et surtout marqué par le silence, et pour tout dire les lâchetés", de l'instance du foot européen, qui a semblé "dépassée et incompétente" face à la situation. "Son silence assourdissant et son acharnement à vouloir reprendre coûte que coûte offre un spectacle bien pitoyable", cingle le magazine, qui dénonce "les atermoiements" d'une institution "qui multiplie (par ailleurs) les campagnes, onéreuses, de pub contre le racisme à coups de spot et de stars sur grandes affiches". À l'inverse de l'UEFA, le président turc, lui, a réagi immédiatement, en déclarant sur Twitter être "inconditionnellement contre le racisme et la discrimination dans le sport et dans tous les domaines de la vie", avant de déplorer que "la France (soit) malheureusement devenue un lieu où se concentre la parole raciste". D'après Le Point, ces propos "ne (doivent) rien au hasard", tout d'abord "en raison des liens (personnels) d'Erdogan avec le club stambouliote de Basaksehir", mais aussi du "contexte politique extrêmement tendu" avec l'Union européenne en général et la France en particulier.
L'Union européenne qui doit, justement, se prononcer sur d'éventuelles sanctions contre la Turquie, à l'occasion du sommet qui débute aujourd'hui à Bruxelles. Recep Tayip Erdogan a répliqué à ces menaces, en assurant "qu'une quelconque décision de sanctions de l'UE n'(était) pas un grand souci". Un ton en-dessous, Hurryiet, rapporte que le président turc a appelé au "dialogue", et s'inquiète de l'état des relations entre l'UE et la Turquie : "La situation est mauvaise car le train de leurs relations a quitté depuis longtemps la gare de la confiance et avance sur la voie de la confrontation". Et Recep Tayip Erdogan n'est pas la seule épine dans le pied des Européens, confrontés à une avalanche de crises. Le Figaro évoque la pandémie du Covid-19, la menace terroriste, et bien sûr, le Brexit, "qui dévore les énergies européennes depuis 2016".
L'Union européenne, qui serait aussi la cible d'une vaste opération d'influence de la part de l'Inde. C'est ce qu'affirme un rapport de l'ONG belge DisinfoLab, cité par Le Monde. Il fait état des "méthodes douteuses d'un réseau indien" impliquant plus de 550 sites web, une dizaine d'ONG, et une entreprise indienne, le groupe Srivastava, "pour influencer les décideurs européens", au besoin via des stratégies de désinformation et d'usurpation d'identités. Selon ce rapport, ce réseau tentaculaire opèrerait depuis près de quinze ans, à la fois à Bruxelles et à Genève, au Parlement européen et à l'ONU.
En Inde, les agriculteurs manifestent depuis plusieurs semaines, pour protester contre la réforme agricole du Premier ministre Narendra Modi. La proposition de son gouvernement d'amender le texte sur la libéralisation des prix agricoles a été "rejetée" par les agriculteurs, selon The Hindu, qui rapporte que ces derniers, massés actuellement autour de la capitale, New Delhi, menacent à présent d'étendre leur action. La poursuite de ce bras de fer inquiète The Hindu, préoccupé par le "fossé" qui pourrait se creuser au sein de la société indienne, mais aussi entre l'Inde et le reste du monde, qui perçoit de plus en plus la démocratie indienne comme une "démocratie diminuée": "Pour comprendre que l'Inde est en train de devenir une démocratie illibérale, où la dissidence est rabaissée, il suffit de se regarder ce qui se passe avec la vague de manifestations contre les nouveaux projets de loi sur l'agriculture" : le journal demande au gouvernement d'entendre "les demandes et les protestations du peuple", et notamment des agriculteurs. D'après Le Monde, ces derniers ont en particulier dans le collimateur deux milliardaires proches du pouvoir, Mukesh Ambani et Gautam Adani, deux hommes à la fortune colossale, aux commandes de géants de l'agroalimentaires, et accusés d'être les instigateurs du démantèlement des prix minimaux garantis, pour leur propre profit.
On ne se quitte pas là-dessus. Rien de tel que les bestioles, pour se changer les idées. Je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui a décidément de la suite dans les idées, puisqu'après s'être penché, en début de semaine, sur le goût des pandas géants pour le crottin de cheval frais, pour se réchauffer, le quotidien britannique fait état, ce matin, d'une étude sur la stratégie de défense des abeilles mellifères asiatiques, qui collent des boulettes d'excréments d'animaux sur leurs nids pour repousser les attaques de frelons géants. Inventives bestioles…
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