Le courant réformiste est une réalité multiséculaire de l'histoire islamique, mais demeure à la fois "méconnu du grand public musulman" et sous-représenté en France, déplore sur France 24 la première imam de France, Kahina Bahloul, également islamologue et fondatrice de la mosquée Fatima. Celle qui plaide pour un islam éclairé nous livre son regard sur la laïcité, la représentation officielle des musulmans de France et la place des femmes dans sa religion.
Pour Kahina Bahloul,"le vrai problème est au niveau de la représentativité de l'islam de France". "Le CFCM [Conseil français du culte musulman, NDLR] est une institution qui est sous influence étrangère, sous l'influence de l'Algérie, du Maroc et de la Turquie, ce qui ne favorise absolument pas l'émergence d'un islam de France", déplore-t-elle.
Elle estime aussi qu'il y a "à l'étranger une incompréhension de la laïcité à la française, perçue comme trop dure". Pourtant, selon elle, "cette laïcité n’est pas là pour empêcher la liberté de croire ou ne pas croire, ou de pratiquer sa religion comme on l’entend, mais bien au contraire, elle garantit la liberté de culte".