logo

Bolivie : le gouvernement veut juger des opposants pour les violences post-électorales de 2019

Une offensive judiciaire a été lancée par le gouvernement bolivien pour les violences post-législatives de 2019, ont annoncé les médias locaux, samedi. L'ex-présidente par intérim, Jeanine Anez, et l'ancien candidat à la présidentielle, Luis Fernando Camacho, sont notamment visés.

Le gouvernement bolivien a lancé une offensive judiciaire contre plusieurs responsables de l'opposition pour les violences qui ont suivi l'annulation des élections législatives de 2019, a indiqué la presse locale, samedi 5 décembre. Parmi ces responsables politiques, l'ancienne présidente par intérim, Jeanine Anez, l'ex-candidat à la présidentielle, Luis Fernando Camacho, et d'autres responsables de l'opposition de droite.

Une demande de mise en jugement contre Jeanine Anez a été présentée par le ministère de la Justice devant le Congrès bolivien. Une ex-députée du Mouvement vers le socialisme (MAS, au pouvoir), Lidia Patty, a présenté, de son côté, une plainte devant la juridiction pénale contre Luis Fernando Camacho et d'autres responsables de droite, qu'elle accuse de "coup d'État", contre l'ancien président Evo Morales, contraint à la démission en 2019.

Según la denuncia, Sánchez Berzaín y Lizárraga promovieron “actos de conspiración” antes y después de las elecciones generales del 20 de octubre de 2019.https://t.co/cbZ0bbIxSR a través de @correodelsurcom

— Correo del Sur (@correodelsurcom) December 5, 2020

"Pas de coup d'État, mais un mouvement citoyen", se défend Camacho

Le président de la Chambre des députés, Freddy Mamani, a indiqué avoir transmis la demande du ministère auprès de la commission de la Constitution pour qu'elle s'en saisisse.

Le Congrès, dominé par le MAS, le parti de l'ancien président Evo Morales, avait déjà exprimé en octobre son souhait de voir Jeanine Nunez traduite en justice.

Quant à Luis Fernando Camacho, il s'est défendu, samedi, en affirmant qu'"il n'y avait pas eu de coup d'État mais un mouvement citoyen qui est descendu dans la rue pour manifester".

En octobre 2019, les élections avaient été dénoncées par l'opposition de droite comme frauduleuses en faveur d'Evo Morales, qui se présentait pour un quatrième mandat jusqu'en 2025. Une explosion de violences dans tout le pays avait suivi ces élections, finalement annulées.

Sur fond de manifestations, la police avait refusé d'obéir aux ordres, et l'armée avait à son tour retiré son soutien à Evo Morales. Ce dernier a finalement démissionné en novembre 2019, avant de prendre le chemin de l'exil au Mexique puis en Argentine.

Il est ensuite revenu dans son pays après la victoire de son camp aux élections cette année. Les violences avaient fait au moins 35 morts.

Avec AFP