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Au Venezuela, les malades du sida meurent sans accès aux soins en raison du Covid-19

La pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur la prise en charge des autres maladies. Nombreux sont les ONG et les médecins qui s'inquiètent des ralentissements dans le traitement et le diagnostic d’autres maladies. Le sida en fait partie. Celui-ci a tué 700 000 personnes dans le monde en 2019. Et au Venezuela,  plus de 1 000 patients porteurs du virus sont décédés depuis janvier, en raison de leur impossibilité d'accéder aux traitements. Nos correspondants ont rencontré des malades qui ont été privés de soins.

Au Venezuela, la pandémie de coronavirus et ses mesures pour lutter contre la propagation du virus accroissent la pression sur un système de santé déjà en difficulté. Plus de 100 000 porteurs du VIH n’ont pas pu consulter de médecin ni avoir accès aux antirétroviraux à cause des mesures de confinement.

À l’image de Jesus Rodriguez, porteur du VIH, sorti de prison récemment et qui était incarcéré au début de la crise sanitaire. Il n'avait pas accès aux soins médicaux ni au traitement pour contrôler le virus : "Si pour les personnes en liberté, c’était déjà impossible d’avoir accès au traitement, à cause de l’impossibilité de se déplacer d’un endroit à l’autre, vous pouvez imaginer la situation pour nous ! Les gardiens ne voulaient pas faire sortir un détenu pour l’emmener à l’hôpital, et même si nous arrivions à accéder à l’hôpital, on ne voulait pas nous recevoir."

Selon les associations, plus de 1 000 malades du sida seraient décédées entre janvier et octobre faute de soins, un chiffre qui pourrait être bien plus important. "Quand nous nous rendons dans des centres médicaux, ils refusent de nous donner des informations", raconte Alberto Nieves, directeur de l’Action solidaire contre le sida. "Les actes de décès ne reflètent pas la réalité sur les causes de la mort, ils masquent la réalité et refusent d’inscrire le mot ‘SIDA’."

Mauricio Gutiérrez, porteur du VIH, a décidé de lancer sa candidature lors des prochaines élections législatives et espère mobiliser face à l'immobilité des autorités : "Le système de santé public nous laisse mourir", dénonce-t-il.