Avant son enterrement prévu lundi, la dépouille du savant, Mohsen Fakhrizadeh, assassiné vendredi près de Téhéran, a fait l'objet d'un service religieux spécial. L'ayatollah Khamenei avait qualifié de "martyr" ce spécialiste du nucléaire et appelé à poursuivre "ses efforts scientifiques et techniques".
Les autorités iraniennes ont rendu hommage en grande pompe, samedi 29 novembre, au savant atomiste iranien, Mohsen Fakhrizadeh, assassiné vendredi près de Téhéran. Son corps a ainsi fait l'objet d'un service religieux spécial dans un sanctuaire chiite de premier plan, avant son enterrement annoncé pour lundi.
Le corps est arrivé dans la ville sainte de Machhad (nord-est de l'Iran) dans la nuit de samedi à dimanche où il a été conduit au mausolée de l'Imam-Réza, selon des images de la télévision d'État.
Une prière a été dite et le corps du scientifique a été porté en procession autour de la tombe de cette figure sainte du chiisme, hommage que la République islamique réserve à certains de ses plus éminents "martyrs".
Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, a été tué dans une attaque au véhicule piégé suivie d'une fusillade contre sa voiture, a annoncé vendredi le ministère de la Défense iranien, précisant que la victime était le chef de son département recherche et innovation, chargé notamment de la "défense anti-atomique".
Israël pointé du doigt
Dès vendredi, les autorités iraniennes ont accusé Israël d'être derrière cet assassinat. Le président Hassan Rohani a accusé samedi l'État hébreu de vouloir semer le "chaos" et a promis que la mort du scientifique serait vengée "en temps et en heure".
Homme de l'ombre, Moshen Fakhrizadeh avait été accusé en avril 2018 par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'être le chef d'un programme nucléaire iranien à visée militaire dont l'Iran a toujours nié l'existence.
Selon le ministère de la Défense iranien, la dépouille du savant doit être transférée à Qom (centre de l'Iran) pour y être honorée dans un autre lieu saint chiite, avant son inhumation prévue pour lundi après une cérémonie au mausolée de l'Imam-Khomeiny à Téhéran.
L'assassinat de Moshen Fakhrizadeh a eu lieu moins de deux mois avant l'investiture du démocrate Joe Biden à la présidence des États-Unis. Celui-ci dit vouloir en finir avec l'unilatéralisme du président sortant Donald Trump et réintégrer les États-Unis au sein de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
Donald Trump a sorti unilatéralement son pays de ce pacte en 2018 au nom d'une politique de "pression maximale" contre Téhéran, à coup de sanctions ayant plongé l'économie iranienne dans une violente récession et poussé l'Iran à cesser d'appliquer la plupart des engagements clef pris à Vienne pour garantir que son programme nucléaire controversé n'a aucune visée militaire.
Avec AFP