De part et d'autre de l'Atlantique, la situation sanitaire est contrastée : si une partie de l'Europe retrouve ses magasins, encouragée par la baisse des contaminations, les États-Unis subissent de plein fouet la deuxième vague du Covid-19.
Une partie de l'Europe, dont la France, va retrouver ses magasins ce week-end, rassurée par le reflux du coronavirus, mais aux États-Unis où l'épidémie ne faiblit pas, les autorités de Los Angeles ont interdit la plupart des rassemblements privés ou publics.
"Tous les rassemblements publics et privés d'individus n'appartenant pas au même foyer sont interdits, à l'exception des offices religieux et des manifestations", pour une durée de trois semaines à partir du lundi 30 novembre, ont annoncé vendredi les autorités de la plus grande ville de Californie.
De l'autre côté de l'Atlantique, la situation semble, à l'inverse, s'améliorer au point d'inciter les autorités à relâcher la pression. Tous les magasins vont rouvrir samedi en France, un soulagement pour des milliers de commerçants à l'approche de Noël.
Les commerces pourront rouvrir jusqu'à 21 heures, couvre-feu oblige, et devront respecter un protocole sanitaire strict.
En Pologne, ce sont les centres commerciaux qui rouvrent samedi. Irlandais et Belges devront en revanche attendre mardi pour retrouver leurs commerçants, mais dans ces deux pays le reflux de l'épidémie se confirme.
"Les efforts et les sacrifices de chacun d'entre nous ont marché. Des vies ont été sauvées", s'est félicité sur la radio-télévision publique irlandaise RTE le Premier ministre, Micheal Martin.
"La situation dans notre pays s'améliore […], mais il est important de maintenir le cap", a déclaré de son côté son homologue belge, Alexander de Croo.
Et, dès dimanche, trois nouvelles régions en Italie lèveront leurs restrictions, permettant aux commerces dits non essentiels de rouvrir. Mais dans ces régions, Lombardie (nord), Piémont (nord-ouest) et Calabre (sud), les bars et les restaurants resteront fermés, tout comme en France ou en Belgique.
"Magna Carta"
Le continent européen dans son ensemble est toutefois encore loin de s'être débarrassé du coronavirus. En Allemagne, pourtant considérée comme un bon élève dans la lutte contre le Covid-19, les restrictions restent en vigueur jusqu'à début janvier.
À Chypre, les autorités ont décidé d'imposer un couvre-feu dès lundi. Et en Turquie, un couvre-feu en fonction de l'âge sera imposé dès samedi.
En Grande-Bretagne, le Pays de Galles va durcir les restrictions visant les pubs et les restaurants pour limiter la circulation du virus avant Noël. Cela intervient après un nouveau confinement décidé par l'Irlande du Nord et le retour en Angleterre à un système d'alerte à trois niveaux.
Ce qui n'est pas au goût de tous les Britanniques. Invoquant rien de moins que la Magna Carta, texte fondateur de la démocratie moderne, une coiffeuse près de Bradford, dans le nord de l'Angleterre, est devenue une héroïne chez les adversaires du confinement sur les réseaux sociaux. Elle a cumulé 17 000 livres (environ 19 000 euros) d'amendes pour avoir maintenu son salon ouvert, malgré le confinement de quatre semaines débuté début novembre en Angleterre.
Près de 61 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement dénombrés dans le monde depuis le début de la pandémie, et plus de 1,4 million de personnes y ont succombé.
"Cyber Monday"
Les États-Unis restent le pays le plus endeuillé au monde avec 264 823 morts. L'incertitude face au Covid-19 a réduit vendredi les habituelles scènes de foules, attendant au petit matin l'ouverture des magasins pour se ruer sur les bonnes affaires du "Black Friday".
Cette année, la ruée s'est faite en ligne. Résultat, les Américains ont dépensé en ligne vendredi 6,2 millions de dollars... par minute, soit un total de 4,5 milliards de dollars, selon le comptage publié vendredi soir par la société informatique Adobe Digital Insights. Ce "Black Friday" et le "Cyber Monday" qui suivra, lundi, pourraient "devenir les deux jours de ventes en ligne les plus importants de l'histoire", a jugé Adobe.
Les États-Unis ne sont pas le seul pays à continuer à subir de plein fouet la deuxième vague. À Tokyo, les autorités ont demandé aux établissements servant de l'alcool, y compris les karaokés, de fermer leurs portes à 22 heures, à partir de samedi, pour une période de trois semaines.
Le Japon, quant à lui, avait pourtant été relativement épargné jusqu'ici par la pandémie de Covid-19 avec un peu plus de 2 000 décès et 135 400 infections, selon des chiffres officiels, et il n'a pas imposé les mesures de confinement qu'on observe ailleurs. Mais il est maintenant confronté à un nombre record d'infections quotidiennes.
Ailleurs, le coût économique de la pandémie continue d'être abyssal. L'Inde a annoncé vendredi un recul de 7,5 % de son produit intérieur brut de juillet à septembre, au deuxième trimestre de son année budgétaire, entrant ainsi officiellement en récession technique pour la première fois depuis son indépendance en 1947.
Le géant d'Asie du Sud-Est, avec 9 millions de cas, le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie en nombre de personnes infectées, après les États-Unis.
Avec AFP