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"La Chine sonne le glas de l'autonomie à Hong Kong"

A la Une de la presse ce jeudi, la démission de l'ensemble des députés de l'opposition du Parlement de Hong Kong sonne comme la fin "d'un pays deux systèmes". En France, face au nouveau pic de l'épidémie attendu dans les jours qui viennent, l'exécutif est confronté à cette équation impossible : concilier  protection de la santé et économie. En Chine, passé le Covid-19, la fête des célibataires s'est accompagnée d'une nouvelle poussée de fièvre consumériste. Le thermomètre des ventes en ligne a atteint 74 milliards de dollars sur le site Alibaba.

Il n’y a plus de députés de l’opposition au conseil législatif à Hong Kong. Le renvoi de quatre députés pro-démocratie à la suite d’une décision de Pékin a précipité la démission de tous les élus. Le South China Morning Post titre sur cette "nouvelle loi qui évince les députés", en référence à la loi de sécurité nationale imposée par Pékin pour endiguer le mouvement pro-démocratie. Des députés qui ont été "virés", estime aussi The Standard. Pour cet autre journal Hongkongais "le conseil législatif de Hong Kong devient un Parlement chinois". Ce territoire est ainsi "au début d’une deuxième transition", la première amorcée il y a 23 ans a "tracé la voie vers une société libérale". Aujourd’hui, Hong Kong se dirige vers une voie qui est "au pire à la manière de Macao ou au mieux de Singapour (…), où les voix de l’opposition sont quasiment absentes au sein du pouvoir législatif".

Au Royaume Uni, pays qui avait rétrocédé Hong Kong à la Chine en 1997, le Guardian titre à la Une : "La Chine qui sonne le glas de l’autonomie à Hong Kong". Dans l’édito, on s’interroge : "Pourquoi Pékin a-t-il muselé une créature déjà édentée? Non pas parce qu'il craint sa morsure, mais pour s'assurer que d'autres craignent la puissance de la Chine". La presse chinoise défend la ligne officielle : "une seule Chine". Pour le Global Times, la démission de tous les députés n’est qu’une "manœuvre politique", qualifiée de "pitoyable" et de "ridicule".

Une mise en garde qui concerne aussi Taïwan. Le China Daily prévient, d'ailleurs, que "l’élection américaine ne va pas affecter la politique de la Chine continentale vis-à-vis de Taïwan". Le journal appelle les Etats-Unis à reconnaitre la question hautement sensible de l’île rebelle et de la politique de la Chine unique. Enfin, le quotidien français l’Opinion estime qu’à la différence de Donald Trump, le nouveau président élu Joe Biden "devrait se montrer plus réservé dans ses relations avec Taipei".

En France, alors que se tient un nouveau Conseil de défense et que le chef de l’exécutif Jean Castex doit dresser un premier bilan du reconfinement, la presse passe au crible la stratégie du gouvernement. L’Opinion titre sur ce "pic à venir et ce cap à tenir" pour le gouvernement et s’interroge : "Les images d’hôpitaux surchargés vont-elles relancer le débat sur l’impréparation du gouvernement ou inciter au respect du confinement ?". Le journal libéral observe dans son édito cette exaspération générale face au confinement et face à cette équation impossible : "Concilier la protection de la santé et la préservation de l’économie". Face à ces deux lignes qui s’affrontent aussi au sommet de l’Etat, le Figaro consacre sa Une à l’exécutif qui "cherche donc un point d’équilibre ". Laurence de Charrette, s’interroge sur "une drôle de guerre". Alors que "l’on commémore les batailles de la grande guerre (…) les Français doutent chaque jour un peu plus du plan de bataille". "Quel regard porteront nos descendants sur cette drôle de guerre en canapé qu’il nous est demandé de mener ?"

Le Parisien-Aujourd’hui en France met un coup de projecteur sur ces pays qui ont stoppé le Covid-19 (Corée du Sud, Nouvelle Zélande etc…) et pose cette question : "Au pays d’Astérix, les Français sont-ils prêts à renoncer à un peu plus de liberté pour stopper la pandémie ?" C’est peu probable pour Jean Michel Salvator, qui observe que le couvre-feu est déjà une épreuve pour les familles, les jeunes et les commerçants. "Nous sommes parmi les peuples les plus individualistes face au Covid", écrit-il et parmi les plus indisciplinés…

Si la Chine a stoppé l’épidémie, elle n’en est pas moins victime d’une autre poussée de fièvre. Pour la fête des célibataires le 11 novembre, le géant de la vente en ligne Alibaba a enregistré un record de ventes en ligne, rapporte le Figaro : 74 milliards de dollars, presque deux fois plus que l’année antérieure.