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Les autorités sanitaires françaises ont recensé lundi 551 décès liés au coronavirus au cours des dernières 24 heures, soit le bilan quotidien le plus élevé depuis le début de la deuxième vague épidémique. Mais l'épidémie semble connaître "une progression plus lente", selon de directeur général de la santé.

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Le terrible décompte repart à la hausse. Quelque 551 personnes atteintes de Covid-19 sont mortes à l'hôpital ces dernières 24 heures, le bilan quotidien le plus élevé depuis le début de la deuxième vague épidémique, et la tension sur le système de soins continue d'augmenter. 

Le bilan total des morts depuis le début de l'épidémie a été porté à 40 987 lundi, a annoncé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Le record de décès comptabilisés en 24 heures à l'hôpital lors de la première vague de l'épidémie de Covid-19 avait été atteint le 6 avril, avec 613 décès. 

Oui, le confinement est une épreuve pour tous les français.
Mais je rappelle que le #covid19, c’est:
1 malade toutes les 2 sec.
1 hospitalisation toutes les 30 sec.
1 mort toutes les 4 mins.
Respectons ce confinement, soyons solidaires. L'État protégera, et accompagnera.

— Olivier Véran (@olivierveran) October 31, 2020

"Le pic est devant nous"

"Le pic de l'épidémie est devant nous, la deuxième vague progresse toujours", a prévenu le directeur général de la Santé. Mais il a observé "une progression plus lente" de l'épidémie "partout où ont été appliquées des mesures de freinage précoce, en particulier le couvre-feu". 

"C'est encourageant et cela nous incite à continuer collectivement nos efforts", a-t-il ajouté, en épilogue d'une journée marquée par l'annonce des progrès sur le front de la recherche d'un vaccin. Les laboratoires Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) ont en effet assuré que leur candidat vaccin était "efficace" à 90 % pour prévenir les infections à Covid-19, selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d'homologation. 

"Amorce d'infléchissement", "frémissement": avec des mots pesés, enrobés de formules très prudentes, les responsables sanitaires avaient déjà allumé une lueur d'espoir au sujet de la circulation du virus. Le tout après plusieurs jours de brouillard sur le chiffre des nouveaux cas quotidiens, en raison d'un embouteillage informatique. 

Inflexion en Île-de-France

Jérôme Salomon a annoncé un total de 1 807 479 cas de Covid-19 comptabilisés depuis le début de l'épidémie, soit une hausse de plus de 20 000 par rapport au total comptabilisé dimanche, un chiffre difficile à interpréter à cause du bug informatique. 

"On peut parler, en région Île-de-France, d'une amorce d'infléchissement", a déclaré lundi le directeur général de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) Martin Hirsch sur France Inter, expliquant que "ces trois ou quatre derniers jours, on voit plutôt à peu près 80 entrées par jour (en réanimation)", contre 110 "il y a huit jours" et "plutôt 400 entrées en hospitalisation par jour" contre 500 il y a une semaine. 

En Auvergne-Rhône-Alpes, région la plus touchée de France, les contaminations semblaient se stabiliser à un niveau très élevé depuis quelques jours, selon le directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Jean-Yves Grall. 

Mais le pic des hospitalisations "est encore devant nous (...) ce n'est pas sous contrôle partout et les jours à venir sont très compliqués, forcément", a prévenu Martin Hirsch. 

Et le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Philippe Demester, a tempéré tout excès d'optimisme : "Je suis très content pour l'Île-de-France qu'il (Martin Hirsch) sente cette inflexion, en ce qui nous concerne c'est trop tôt pour le dire (...) on n'a pas encore de ralentissement de la croissance ici". 

Transfert 

Pour l'instant, la pression sur les hôpitaux s'accroît toujours, avec 4 690 patients touchés par le Covid-19 en réanimation lundi, sur une capacité totale et toutes pathologies confondues déjà portée de 5 000 à 6 400 lits et qui devrait bientôt passer à 7 500. Mais cela passe par des fermetures de blocs opératoires et des déprogrammations d'interventions chirurgicales. 

Le nombre de morts depuis le début de l'épidémie avait dépassé, lui, la barre des 40 000 samedi. 

Cette pression, plus forte dans certaines régions, a contraint les hôpitaux à transférer des malades vers d'autres territoires en France, voire en Allemagne. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes envisage ainsi 200 nouveaux transferts de patients dans les quinze prochains jours. 

La semaine dernière, le ministre de la Santé avait envisagé que dans l'hypothèse d'un confinement "bien respecté", le nombre de patients Covid-19 atteindrait un pic d'"environ 6 000" en réanimation, "une pression très forte sur notre système hospitalier", mais qui diminuerait ensuite. 

10 % de récession attendus pour 2020

Olivier Véran a donné rendez-vous d'ici la fin de la semaine ou au début de la suivante, pour "faire le bilan du confinement" et que le gouvernement puisse au besoin annoncer "des mesures complémentaires". 

Un éventuel assouplissement du confinement est espéré dans de nombreux secteurs avant Noël, en premier lieu les commerces non alimentaires, la restauration et l'hôtellerie, qui subissent de plein fouet le reconfinement, après celui du printemps. 

Selon la Banque de France, il devrait coûter à l'économie française 12 % de son PIB en novembre par rapport à une activité dite "normale", une baisse contenue par rapport au printemps (31 % en avril). La baisse de l'activité devrait se situer entre 9 et 10 % sur l'ensemble de 2020. 

Le reconfinement menace notamment le secteur du jouet, qui risque d'être privé de 770 millions d'euros de ventes si les magasins ne peuvent rouvrir avant les fêtes de fin d'année, selon une étude du cabinet NPD Group publiée lundi. 

Par ailleurs, dès la semaine prochaine, le ministère de la Santé va mettre à disposition des établissements scolaires un million de tests antigéniques à destination des personnels, a indiqué le ministère de l'Éducation nationale. 

Avec AFP