Le célèbre site inca du Machu Picchu a rouvert ses portes au public dimanche, avec l'espoir de relancer le tourisme de la région, affaibli par l'épidémie de Covid-19. Lundi, le monument accueille ses premiers touristes, qui seront tenus de respecter les règles de distanciation physique.
La circulation du Covid-19 a perdu de sa vigueur au Pérou, permettant la réouverture, dimanche 1er novembre, du site inca du Machu Picchu. Après près de huit mois de fermeture pour cause d'épidémie, ce joyau des sites touristiques du pays a rouvert ses portes avec une cérémonie aux allures de cérémonie ancestrale.
Sous une pluie fine et des lumières multicolores, un rituel inca a été célébré dimanche soir pour remercier les dieux de la réouverture de cette citadelle, déclarée patrimoine de l'humanité par l'Unesco en 1983.
Une publication partagée par Machu Picchu - Cuzco (@machupicchu.pe) le 1 Nov. 2020 à 7 :03 PST
Rouvrir le Machu Picchu montre "que les Péruviens sont résilients", a déclaré à l'AFP la ministre du Commerce extérieur et du Tourisme Rocio Barrios.
Un premier train de touristes était arrivé dans la matinée à Machu Pichu pueblo, ville la plus proche du site inca. Pour des raisons de sécurité sanitaire, seulement 675 touristes peuvent accéder au site chaque jour, soit 30 % du nombre quotidien de visiteurs avant la pandémie.
Le site recevra lundi ses premiers visiteurs, mais les touristes seront tenus de garder leurs distances, même si le nombre de cas de coronavirus diminue au Pérou. Seule exception, une famille française, bloquée au Pérou depuis le mois de mars, a pu visiter le site dès dimanche.
Surmonter les difficultés économiques
Cette réouverture est particulièrement attendue à Cusco, passage obligé avant d'arriver au Machu Pichu et ancienne capitale inca, où la chute du nombre de touristes dans une ville qui en vit à 70 %, a causé des ravages.
Le confinement a entraîné une perte sèche pour les dizaines de milliers de Péruviens qui vivent du tourisme, en particulier dans cette région montagneuse où se trouve la citadelle inca.
Nombre d'hôtels, de restaurants et d'autres activités liées au tourisme ont fait faillite durant le confinement de plus de 100 jours, levé en juillet.
Le chauffeur de taxi Eberth Hancco, qui travaille à l'aéroport de la ville de Cusco fait partie de ceux qui ont pâti du confinement. Sans visiteurs à amener sur les sites touristiques, il a dû se résoudre en avril à quitter la ville et à travailler la terre dans l'exploitation de ses parents avec sa femme et sa fille.
"La situation a été très mauvaise, parce que Cusco dépend du tourisme", a-t-il dit.
Avant la pandémie, il y avait 80 hôtels à Ollantaytambo, une ville comportant une imposante forteresse de pierre, au bout de la route menant de Cusco au Machu Picchu. C'est de là que les touristes peuvent prendre le train pour se rendre à la célèbre citadelle.
"Au moins la moitié ont fait faillite", a dit Joaquin Randall, qui est à la tête de l'association locale des hôtels et restaurants.
"Les hôtels officiels qui paient des impôts ont pu accéder aux aides gouvernementale", a-t-il dit à l'AFP, mais ce n'est pas le cas de la myriade d'hôtels informels qui opéraient dans la région.
Avec AFP