Le scrutin pour les sénatoriales est ouvert depuis 8h30 dimanche en métropole : les grands électeurs vont renouveler la moitié des sièges du Sénat. Cette élection pourrait être marquée par une percée verte, mais sans changer l'équilibre des forces à la Haute assemblée où la droite est majoritaire.
Quelque 87 000 grands électeurs sont appelés à se rendre aux urnes en France dimanche 27 septembre pour les sénatoriales. Lors de ce vote obligatoire, la moitié des sièges de la chambre haute doivent être renouvelés, et le Palais du Luxembourg pourrait voir une percée des écologistes. Il est toutefois très peu probable qu’un changement dans l’équilibre des forces n'ait lieu, la droite étant majoritaire.
Pas de problème de participation à redouter pour ce scrutin singulier au suffrage universel indirect : le vote est obligatoire, sous peine d'une amende de 100 euros, pour les quelque 87 000 grands électeurs appelés aux urnes, essentiellement des représentants des communes, mais aussi des départements et régions.
Le renouvellement par moitié du Sénat tous les trois ans se joue à l'échelle du département. Cette année, sont concernés 172 sièges sur 348, soit les élus de 58 départements de métropole compris entre l'Ain et l'Indre et entre le Bas-Rhin et le Territoire de Belfort, hors Ile-de-France. Quant à l’Outre-mer, les sénateurs de la Guyane et de 4 autres collectivités (Wallis et Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Polynésie française) doivent être renouvelés. 117 sortants se représentent.
Prudence de mise
Les chefs de file des deux grandes composantes de la majorité, Bruno Retailleau (Les Républicains) et Hervé Marseille (centriste) tablent sur le maintien de la configuration politique actuelle.
LR a 75 sièges renouvelables sur 143 et les centristes 24 sur 51.
Profil bas pour LREM
Dimanche soir, "nous aurons une vision globale, mais pas le détail de la composition des groupes", prévient Hervé Marseille.
C'est toute la complexité du Sénat, où les étiquettes politiques passent parfois après les combinaisons de terrain. Un exemple : dans l'Eure, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, membre donc de La République en Marche, devrait être élu sur une liste où figurent deux sénateurs LR sortants, Nicole Duranton et Ladislas Poniatowski. En revanche, la liste menée par le centriste sortant Hervé Maurey a le soutien du président LR du Sénat Gérard Larcher.
À gauche, "les simulations laissent entendre que le groupe PS (2e du Sénat avec 71 sièges, dont 35 renouvelables, ndlr) restera au même niveau", indique le président du groupe, Patrick Kanner.
La surprise annoncée devrait donc venir des écologistes. Avec cinq nouveaux élus, ce qui semble faisable, le compte serait bon pour former un groupe, grâce à un "noyau" de cinq sénateurs déjà en place. Ces derniers sont les écologistes Esther Benbassa, Guillaume Gontard, Ronan Dantec, Joël Labbé et Sophie Taillé-Polian de Générations. Bien que ce soit un peu "juste", reconnaît le sénateur Ronan Dantec, qui espère arriver à 12 membres.
Contrairement à 2017, La République en marche, faiblement représentée au Sénat (23 sénateurs dont 10 renouvelables), fait profil bas. Le patron du groupe François Patriat est lui-même menacé en Côte-d'Or par la socialiste Colette Popard, proche du maire de Dijon François Rebsamen. Au Palais du Luxembourg, le parti présidentiel se fixe maintenant un objectif de recomposition à plus long terme, confie l'entourage de Sébastien Lecornu.
Quant au RN, il risque de perdre son seul sénateur, Stéphane Ravier.
Avec AFP