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Biélorussie : pas de consensus européen pour des sanctions, malgré l'appel de l'opposition

L’opposante biélorusse Svetlana Tsikhanouskaïa a plaidé, lundi à Bruxelles, pour des sanctions européennes à l'encontre du régime d'Alexandre Loukachenko. Mais les États membres ne sont pas parvenus à s'entendre sur la nécessité d'intervenir en urgence contre la répression féroce menée dans son pays.

L’opposante biélorusse Svetlana Tsikhanouskaïa a demandé, en vain, aux dirigeants européens de se montrer "plus courageux". La cheffe de file de l'opposition a prié les responsables européens, lundi 21 septembre, à Bruxelles, d'approuver les sanctions contre les responsables biélorusses impliqués dans la répression de la contestation et de faire preuve de courage.

"Les dirigeants européens ont des raisons qui les poussent à ne pas instaurer les sanctions, mais je leur ai demandé d'être plus courageux", a déclaré Svetlana Tsikhanouskaïa, qui s'est réfugiée en Lituanie après la présidentielle.

Malgré cet appel, les États membres ne sont pas parvenus à trouver un consensus sur des sanctions pour répondre à la répression féroce menée par le régime du président Alexandre Loukachenko, a déploré l'Espagnol Josep Borrell.

"Il n'a pas été possible de trancher aujourd'hui, car il faut l'unanimité et elle n'a pas été réunie", a expliqué le chef de la diplomatie européenne à l'issue d'une réunion avec les ministres des affaires étrangères des 27.

"Il revient désormais aux dirigeants européens de trancher la question lors de leur sommet de jeudi et vendredi, a indiqué Josep Borrell. "Les chefs d'État et de gouvernement vont devoir donner des orientations pour permettre une décision lors de la prochaine réunion des ministres" le 12 octobre, a-t-il précisé.

Les Européens n'ont pour l'heure pas mis à exécution leurs menaces de sanctions à l'encontre des dignitaires du régime d'Alexandre Loukachenko. Ce dernier a été réélu le 9 août dernier à l'issue d'un scrutin dont la validité est contestée.

Sur place, les manifestations se poursuivent et l'opposition est descendue dans la rue pour le sixième week-end consécutif. Selon le ministère de l'Intérieur, 442 personnes ont été arrêtées.

Un accord unanime nécessaire

L'Union européenne, comme les États-Unis, demande l'organisation de nouvelles élections en Biélorussie et le départ d'Alexandre Loukachenko, qui exerce le pouvoir depuis 26 ans.

Le bloc a annoncé, fin août, qu'il allait geler des actifs et interdire aux membres du gouvernement, à ceux de la commission électorale et aux responsables des services de sécurité de se rendre sur son territoire.

Ce train de sanctions nécessite toutefois un accord unanime des 27 États membres mais le gouvernement chypriote souhaite que l'Union adopte d'abord les mesures qu'il préconise à l'encontre de la Turquie, après l'envoi d'un navire de prospection sismique dans une zone dont la souveraineté est contestée.

Avec Reuters