Le président américain a refusé de rencontrer la famille de Jacob Blake, alors même qu'il doit se rendre dans l'État du Wisconsin, où ce jeune Afro-Américain a été gravement blessé par un policier blanc. Dans de nouvelles déclarations, Donald Trump a en outre excusé les bavures policières récentes.
La polémique enfle, alors que Donald Trump est attendu mardi 1er septembre pour un déplacement symbolique dans l'État du Wisconsin. Le président américain est accusé par son adversaire, le démocrate Joe Biden, d'avoir "attisé" les braises des tensions raciales et sociétales, qui ont suivi les graves blessures d'un Afro-Américain, Jacob Blake, par les tirs d'un policier blanc.
Dans la ville de Kenosha, où un policier a tiré sept fois à bout pourtant dans le dos de Jacob Blake, déclenchant une nouvelle vague de protestations, le président républicain devrait rendre hommage aux forces de l'ordre et répéter son discours sécuritaire inflexible.
"Nous devons redonner à nos policiers leur dignité, du respect", a-t-il plaidé lundi lors d'une conférence de presse. "Parfois il y a de mauvais policiers", "mais d'autres fois ils prennent seulement de mauvaises décisions", "ils craquent", a-t-il ajouté, en semblant relativiser, sinon excuser, les bavures récentes.
Pas de visite présidentielle à la famille de Jacob Blake
Donald Trump a également confirmé qu'il ne rencontrerait pas la famille de Jacob Blake, expliquant qu'il avait refusé d'avoir à faire à leurs avocats. "J'ai parlé avec le pasteur de la famille", "un homme magnifique", s'est-il borné à dire.
Jacob Blake Sr, le père de l'homme grièvement blessé, a démenti les propos du président : "Nous n'avons pas de pasteur de famille", a-t-il dit sur CNN. "Je ne sais pas à qui il a parlé, ça m'est égal."
À ceux qui redoutent que sa visite mette de l'huile sur le feu, Donald Trump a répondu : "Cela peut aussi apporter de l'enthousiasme", "de l'amour et du respect pour notre pays".
Guerre de l'image et passe d'armes entre Trump et Biden
Entre Joe Biden et Donald Trump, à neuf semaines de l'élection présidentielle du 3 novembre, c'est à qui parviendra à rejeter la responsabilité de l'embrasement sur l'autre.
Aux États-Unis, les images du mouvement de colère contre le racisme, qui dégénère parfois en émeutes, tournent en boucle. Tout comme celles de l'adolescent armé, partisan du président, accusé d'avoir tué deux personnes dans le Wisconsin, ou celles d'un convoi de militants pro-Trump défilant samedi dans le bastion progressiste de Portland, où l'un d'eux a été tué par balle.
Donald Trump "pense peut-être que déblatérer les mots 'loi' et 'ordre' le rend fort, mais son échec à appeler ses propres partisans à arrêter d'agir comme une milice armée dans ce pays montre à quel point il est faible", a lancé, lundi, le candidat démocrate Joe Biden lors d'un rassemblement à Pittsburgh, dans l'État-clé de la Pennsylvanie.
Le président républicain "attise les braises", a poursuivi l'ancien vice-président de Barack Obama, l'accusant d'être une "présence toxique" à la Maison Blanche et d'avoir "empoisonné les valeurs" de l'Amérique."Il ne peut pas arrêter la violence car pendant des années il l'a fomentée", a-t-il asséné.