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Avec Reels, Facebook donne un coup de jeune à Instagram et veut concurrencer TikTok

Avec Reels, Facebook veut s'offrir une seconde jeunesse. Cette nouvelle fonctionnalité de vidéos ressemblant en tous points à TikTok est disponible sur Instagram dans 50 pays depuis mercredi.

Le principe est le même que sur TikTok : des clips courts et décalés, musicaux ou humoristiques. Avec Reels, Facebook se donne un coup de jeune en lançant, mercredi 5 août, dans 50 pays une nouvelle fonctionnalité sur Instagram, ressemblant en tous points à son concurrent chinois, que Donald Trump menace de bannir.

Comme sur TikTok, les vidéos Reels sont destinées à être partagées et découvertes au-delà du cercle de contacts, "offrant à chacun la chance de devenir un créateur sur Instagram et de toucher de nouveaux publics sur la scène globale", explique le communiqué de Facebook.

À la recherche d'une "nouvelle génération de créateurs"

Testée depuis novembre au Brésil, et depuis juin en France et en Allemagne, l'outil Reels est désormais disponible dans 50 pays, des États-Unis à l'Inde en passant par le Royaume-Uni, le Japon ou l'Australie.

Un nouvel onglet est disponible dans Instagram, et permet d'ajouter des effets visuels de réalité augmentée, de la musique synchronisée ou des transitions à des vidéos de 15 secondes, enregistrées avec le smartphone.

"Nous n'étions pas les premiers à créer des flux d'actualité, nous n'étions pas les premiers à créer des 'stories', nous ne sommes assurément pas les premiers à créer des vidéos de courte durée", a reconnu en juin auprès de l'AFP Vishal Shah, le directeur du produit Instagram. Parmi les sources d'inspiration, il a également cité Snapchat et Vine.

L'entreprise cherche ainsi une "nouvelle génération de créateurs", à même de renouveler sa base d'utilisateurs.

Hellooooo, Reels ????

Introducing a new way to create and discover short, entertaining videos on Instagram.

Reels is rolling out today to more than 50 countries around the world.

????????????✨????????????https://t.co/RfXDhYawSF pic.twitter.com/FjSGSpSGpn

— Instagram (@instagram) August 5, 2020

Popularité et politique

Avec sa famille d'applications (Facebook, Instagram et les messageries Messenger et WhatsApp), le géant californien touche 3,14 milliards d'individus tous les mois.

Alors que les plateformes sociales sont en compétition pour les utilisateurs et le temps qu'ils y passent - leur modèle économique reposant sur les données personnelles servant à vendre des publicités ultra-ciblées à grande échelle -, Facebook est toujours à l'affût des dernières tendances de ce secteur en ébullition, où les plus jeunes, notamment, adoptent rapidement des nouveaux concepts originaux.

En 2012, la société a racheté Instagram, pour un milliard de dollars. Elle a ensuite largement monétisé son audience, ajoutant publicités et autres contenus sponsorisés sur l'application.

Cette acquisition est aujourd'hui dans le collimateur de certains élus américains, qui y voient un abus de position dominante.

David Cicilline, représentant démocrate et membre de la commission judiciaire, considère notamment que les grandes entreprises technologiques ont "trop de pouvoir" et que certaines devraient être "scindées".

Face à Reels, TikTok, de son côté, a encore gagné en popularité à la faveur de la pandémie — l'application compte désormais environ un milliard d'utilisateurs dans le monde, talonnant ainsi Instagram. Mais elle se retrouve au cœur des tensions commerciales et politiques entre les États-Unis et la Chine. Washington l'accuse, sans preuves, d'espionner ses utilisateurs pour le compte de Pékin, car elle appartient à un groupe chinois, ByteDance. 

Le président américain Donald Trump a menacé de la bannir si elle n'était pas rachetée par une entreprise américaine d'ici le 15 septembre. Microsoft est sur les rangs.

Avec AFP