logo

Covid-19 au Royaume-Uni : la nouvelle étape du déconfinement devra attendre

Alors qu'une nouvelle page du déconfinement devait s'ouvrir samedi au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique a repoussé l'échéance face à la recrudescence de cas de Covid-19. De nouvelles restrictions ont par ailleurs été imposées dans certaines régions du nord de l'Angleterre.

Le Royaume-Uni aurait dû entamer, samedi 1er août, une nouvelle étape de son déconfinement. Finalement, Boris Johnson a décidé, vendredi, d'en repousser l'échéance face à une hausse des cas de Covid-19. Le gouvernement britannique a également imposé de nouvelles restrictions dans certaines régions du nord de l'Angleterre particulièrement touchées.

Avec près de 46 000 décès de personnes testées positives au virus, le Royaume-Uni affiche le plus lourd bilan en Europe. Le nombre d'admissions à l'hôpital et de morts continue de baisser, mais les contaminations repartent à la hausse pour la première fois depuis mai.

Report de deux semaines

Critiqué pour avoir tardé à réagir au début de la pandémie, le gouvernement de Boris Johnson martèle désormais vouloir réagir vite. Ces derniers jours, il a multiplié les annonces, quitte à fâcher des vacanciers en rétablissant une quarantaine au retour d'Espagne, ou à compliquer les règles en place en imposant des restrictions locales.

Vendredi, le Premier ministre conservateur a repoussé d'au moins deux semaines les prochains assouplissements prévus samedi, expliquant "qu'il faut appuyer sur la pédale de frein pour garder le virus sous contrôle".

Casinos, bowlings, patinoires, salons de beauté, salles de spectacle... Ces établissements devaient rouvrir samedi, mais ils devront encore attendre. La nouvelle a été accueillie avec amertume par le milieu de la scène musicale en lutte pour sa survie, qui s'apprêtait à accueillir le public à nouveau.

Le retour du public amorcé ces derniers jours dans les enceintes sportives, à l'occasion de matches de cricket et des championnats du monde de snooker notamment, est lui aussi annulé.

Appliquée pour l'instant aux commerces, l'obligation de porter un masque sera également étendue à partir du 8 août aux musées, cinémas et lieux de culte.

"Je sais que les mesures que nous prenons seront un véritable coup dur pour beaucoup de gens, pour tous ceux dont les projets de mariage ont été perturbés ou qui ne peuvent pas maintenant célébrer l'Aïd comme ils le souhaiteraient", a reconnu Boris Johnson, ajoutant : "Je suis vraiment, vraiment désolé, mais nous ne pouvons tout simplement pas prendre de risque".

Nouvelles restrictions dans le nord de l'Angleterre

Dans une étude hebdomadaire publiée vendredi, le Bureau national des statistiques (ONS) observe une hausse des contaminations, avec environ 4 200 nouveaux cas par jour en Angleterre entre le 20 et le 26 juillet. L'estimation était de 2 800 nouveaux cas quotidiens la semaine précédente.

"Ce que nous voyons (...), c'est que nous avons probablement atteint les limites de ce que nous pouvons faire en termes d'ouverture de la société", a estimé le médecin-chef Chris Whitty.

Face à la recrudescence de cas de coronavirus, de nouvelles restrictions ont été imposées vendredi aux habitants de certaines régions du nord de l'Angleterre. Les habitants du Grand Manchester, de certaines parties de l'East Lancashire et du West Yorkshire, soit environ quatre millions de personnes, ont désormais l'interdiction de rencontrer d'autres personnes à l'intérieur de leurs foyers ou dans leurs jardins. Le gouvernement écossais déconseille fortement tout voyage vers ces régions.

Face à l'augmentation du nombre de cas en Espagne, le gouvernement britannique a aussi imposé depuis le 26 juillet deux semaines de quarantaine aux voyageurs en provenance du pays, prenant de court des milliers de touristes déjà sur place et d'autres qui s'apprêtaient à s'y rendre. Les voyageurs arrivant du Luxembourg devront aussi s'isoler 14 jours.

D'autres pays pourraient suivre, a prévenu Boris Johnson, obligeant les Britanniques tentés de partir à l'étranger à y réfléchir à deux fois. "Nous ne pouvons pas faire l'erreur de nous penser à l'abri", a déclaré le dirigeant, et "devons être prêts à réagir aux premiers signes de problèmes".

Avec AFP