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La crise sanitaire générée par le coronavirus devrait coûter à elle seule près de quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires à la SNCF, a estimé son PDG Jean-Pierre Farandou, dans un entretien au Journal du Dimanche.

Une perte de chiffre d'affaire conséquentes pour la SNCF. La crise du Covid-19 devrait coûter près de quatre milliards d'euros à la compagnie ferroviaire, un chiffre annoncé dimanche 14 juin par le PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou, dans un entretien au Journal du Dimanche.

"La perte de chiffre d'affaires devrait être proche de 4 milliards d'euros, le TGV à lui tout seul en représentant la moitié", a déclaré Jean-Pierre Farandou. Si l'on ajoute celle liée aux grèves contre la réforme des retraites, évaluée à un milliard d'euros, la perte pour la SNCF est de quelque 5 milliards d'euros depuis décembre 2019.

Pendant la période du confinement, "seulement 7 % des TGV ont roulé et ils n'ont transporté que 1 % de la clientèle habituelle. Nous avons aussi enregistré des manques à gagner importants sur les trains de la vie quotidienne. Seul le fret a plutôt bien résisté, avec un taux d'activité supérieur à 60 %", affirme le PDG de la SNCF.

Espérant une reprise la "plus rapide possible", Jean-Pierre Farandou a indiqué à propos des TGV que "quelques trains" étaient complets en juin : "Pour juillet nous enregistrons en moyenne 20 % de réservations, et pour août autour de 8 %", a dit le patron de la SNCF, selon qui "on reste très loin de la rapidité du redémarrage observé après une grève".

"Nous allons continuer à recruter cette année"

Le PDG de la SNCF a, par ailleurs, exprimé sa volonté de remplacer d'ici 2030 par des trains roulant à l'hydrogène "tous les trains roulant au diesel sur le réseau qui n'est pas électrifié".

"Avec les régions, nous mettrons en service les premiers prototypes en 2023", précise Jean-Pierre Farandou. "En attendant, nous développons avec Alstom des trains hybrides qui arriveront dès 2021 dans 4 régions. Ils roulent au diesel sur le parcours principal mais passent à l'électrique en entrant dans les villes. Ils font donc moins de bruit et polluent moins."

Il n'a pas chiffré le coût de ces mesures qui visent à atteindre le bilan carbone de "zéro émission en 2035".

Interrogé sur un éventuel geste financier de l'État, le PDG de la SNCF – qui réclamait il y a trois semaines un plan de relance du ferroviaire – a répondu avoir "des échanges réguliers avec l'État". Concernant l'emploi, il a de nouveau écarté l'hypothèse de licenciements : "Au contraire, nous allons continuer à recruter cette année et l'année prochaine", a-t-il déclaré.

Rappelant avoir fait deux levées de fonds de 1,2 milliard d'euros en Europe et aux États-Unis, il s'est engagé sur "un plan d'économies qui représente plusieurs centaines de millions d'euros", et qui porte notamment sur les achats de matériel et les frais de fonctionnement.

Avec AFP