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Après l'appel à l'aide internationale lancé par les autorités indonésiennes, Londres a annoncé l'envoi de secours sur l'île de Sumatra, frappée par un tsunami mercredi. Canberra, Séoul et Tokyo ont également proposé leur aide.

AFP - L'Indonésie a appelé à l'aide vendredi la communauté internationale dans sa course contre la montre pour retrouver d'éventuels survivants du séisme qui a tué plus de 1.100 personnes, selon l'ONU, dans l'ouest de l'île de Sumatra.

"Il y a encore de nombreuses personnes ensevelies sous les décombres", s'est alarmée la ministre de la Santé Siti Fadilah Supari vendredi matin à Padang. Elle a reconnu que les sauveteurs avaient "des difficultés" à les localiser et à les extraire.

L'Indonésie a "besoin du soutien des pays étrangers" et "d'équipes de sauveteurs confirmés avec leur matériel", a-t-elle ajouté.

De nombreux pays, du Japon aux Etats-Unis en passant par la Suisse, n'ont pas attendu cet appel pour dépêcher des professionnels des secours en zones de catastrophe.

"De nombreux autres pays sont prêts à aider et attendent de connaître exactement les demandes", a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Kristiarto Legowo. "Nous avons réellement besoin de médicaments, de couvertures et d'équipements pour dégager les débris", a-t-il ajouté.

Mais "les chances de retirer des personnes vivantes (des décombres) sont très faibles" deux jours après le tremblement de terre, a estimé Djazuli Ambari, le secrétaire général du Croissant rouge indonésien, qui a dépêché sur place une cinquantaine de soignants.

Ratna Kurnia Sari, une jeune fille de 20 ans, est l'une des victimes qui pouvait être encore sauvée vendredi matin. Coincée dans les ruines de son école de langue, elle attendait depuis deux jours d'être dégagée, a constaté un journaliste de l'AFP.

A l'extérieur, sa soeur, Indra Vijaya, 29 ans, espérait. "Les sauveteurs ont réussi à lui parler mais je crains que les opérations ne prennent trop longtemps et qu'elle ne perde la vie", s'impatientait-elle, en regrettant "le manque de matériels".

Cette école est l'un des centaines de bâtiments détruits ou fortement endommagés à Padang, ville de près d'un million d'habitants où les normes de construction étaient restées laxistes ces dernières années malgré la forte activité sismique de la zone.

Les autorités ont fait état vendredi matin de 777 morts confirmées et estiment que "plusieurs milliers de personnes" ont probablement péri à la suite du séisme de magnitude 7,6. Pour l'ONU, le bilan s'établit à plus de 1.100 décès.

Le problème est "de ne pas connaître exactement l'étendue des dommages", a indiqué Sébastien Fesneau, de l'ONG Oxfam. "Dans certaines zones, il semble que 80% des maisons aient été endommagées. Dans d'autres, 40%".

Les rescapés se plaignaient vendredi du manque d'eau, de vivres et de carburant dans plusieurs quartiers et villages, parfois privés d'électricité et de moyens de communication.

"Nous sommes en colère parce que nous n'avons reçu aucune aide. Nous avons faim. Nous n'avons pas mangé de riz depuis le séisme", a témoigné Ernalis, 40 ans, un habitant de Parak Buruk, à la périphérie de Padang. Hébergée sous une tente, sa famille a "surtout peur d'une forte réplique" du séisme, selon lui.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s'est rendu vendredi, pour la deuxième fois en deux jours, à Padang, soucieux de démontrer la mobilisation de l'Etat. Ce dernier avait été très critiqué par la lenteur de sa réaction au terrible tsunami qui avait frappé le nord de Sumatra en décembre 2004 et provoqué la mort de 220.000 personnes dans plusieurs pays d'Asie.