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Manifestations contre le racisme et les violences policières : "Que fait la police?"

Dans la presse de ce mardi 9 juin 2020, toujours, l’onde de choc après la mort de George Floyd, dont les funérailles ont lieu aujourd’hui à Houston. Alors que les manifestations contre le racisme et les violences policières se poursuivent aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde, notamment en France. Des promesses de réformes commencent à émerger. 

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Alors que les manifestations continuent de s’étendre aux Etats-Unis, les élus démocrates au Congrès ont présenté hier une série de mesures, telles que l'abandon du profilage racial et des techniques d'immobilisation par étranglement - des promesses de réformes qui ne datent pas d’aujourd’hui, d’après The Washington Post, qui révèle que les forces de l’ordre américaines ont tué 5400 personnes depuis 2015, soit près d’un millier de personnes en moyenne chaque année. Un chiffre annuel à peu près constant, malgré les variations des taux de criminalité, les changements de direction au sein des polices des grandes villes, et les tentatives de faire avancer la réforme de la justice pénale. Le quotidien précise que l’écrasante majorité des personnes abattues par la police étaient armées, que près de la moitié d’entre elles étaient blanches et que la plupart de ces affaires suscitent généralement très peu d’attention médiatique.

En France, où les manifestations se poursuivent également, le ministre de l’Intérieur a fait hier une série d’annonces sur le fonctionnement de la police et ses techniques d’interpellation. Selon Christophe Castaner, la technique dite de l’étranglement «ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie», et une suspension sera «systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré» de racisme au sein des forces de l’ordre. «Et Casta se manifesta» : Libération regrette qu’«au-delà des mots», les mesures proposées par le ministre de l’Intérieur restent toutefois «limitées», et que la question du «contrôles au faciès», par exemple, n’ait «pas été vraiment traitée». «On a entendu des bonnes paroles et des promesses. Il y manque les actes», écrit le journal. 

Ces engagements interviennent après les révélations, la semaine dernière, du site d’information StreetPress, sur l’existence d’un groupe Facebook réunissant des policiers et comportant des messages racistes. Hier, le site a révélé l’existence d’un deuxième groupe Facebook, dans lequel plus de 9 000 personnes, «pour beaucoup membres des forces de l’ordre», échangent, là encore, des messages à caractère raciste, notamment à propos d’un jeune garçon de 14 ans, Gabriel, gravement blessé à l’œil lors de son interpellation en banlieue parisienne, il y a une dizaine jours. Une blessure provoquée par les violents coups de pied, portés, selon lui, à son visage, par un ou deux policiers. Une affaire qui a inspiré, sur la page incriminée, des commentaires tels que : «Vu la tronche, c’est du rom de Serbie, ils en sont infestés dans les pays de l’Est », ou encore : «Bien fais pour sa sale gueule! #Jesuistrottoir!». Interrogé aussi sur ce sujet, Christophe Castaner s'est dit «troublé» par les «témoignages» autour de cette arrestation.