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Face à la possible annexion de territoires en Cisjordanie par Israël, la France et d’autres pays européens veulent relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens.

Plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne et l'Italie, préparent une "action commune" pour tenter de relancer des "négociations" entre Israéliens et Palestiniens. Ils n'excluent pas une "riposte" en cas d'annexion de certains territoires en Cisjordanie, a annoncé, mercredi 20 mai, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

"Nous sommes en train de travailler avec l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, plus quelques États membres, le Luxembourg, l'Irlande [...] pour aboutir à une action commune", a déclaré Jean-Yves Le Drian, lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

L'objectif est de faire revenir "tout le monde à la table des négociations", a précisé le ministre des Affaires étrangères, précisant qu'il s'entretiendrait "dans quelques jours" avec son nouvel homologue israélien.

"Nous allons agir en ce sens de manière discrète avec les uns et les autres et de manière plus publique, si l'opportunité nous en est donnée dans les jours qui viennent", a-t-il dit.

"Une violation grave" du droit international

Jean-Yves Le Drian a évoqué par ailleurs des mesures de "riposte" si l'annexion venait à se concrétiser. "Nous travaillons ensemble pour une action commune de prévention et éventuellement de riposte si d'aventure cette décision était prise", a-t-il souligné sans plus de précisions.

Israël s'est doté dimanche d'un gouvernement d'union, qui consacre un partage du pouvoir entre le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et la formation centriste "Bleu Blanc" de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz, et leurs alliés respectifs.

En vertu de l'accord Netanyahu/Gantz, le gouvernement doit présenter, à partir du 1er juillet, sa stratégie pour traduire dans les faits le plan Trump. Ce dernier prévoit l'annexion de la vallée du Jourdain (30 % de la Cisjordanie) et des plus de 130 colonies, ainsi que la création d'un État palestinien sur un territoire amputé.

"Cela constituerait pour nous une violation grave" du droit international et "mettrait en cause de manière irréversible la solution des deux États et la recherche d'une paix durable", a souligné le ministre.

La France est aussi en "contact avec les États arabes, en particulier la Jordanie, l'Égypte, signataires des accords de paix avec Israël pour qu'ils passent eux-mêmes des messages à haut niveau au gouvernement israélien", ainsi qu'avec les autorités palestiniennes, a précisé Jean-Yves Le Drian.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a renouvelé, mardi, ses menaces de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, qui projette d'annexer des territoires en Cisjordanie occupée.

Avec AFP