
Signe de l'amélioration des relations entre les États-Unis et Cuba, la vice-secrétaire d'État pour l'Amérique latine, première diplomate américaine à séjourner dans l'île depuis 2002, a rencontré officiels et dissidents à La Havane.
AFP - Un haut responsable du département d'Etat américain a eu ce mois-ci à La Havane des entretiens séparés avec des officiels et des dissidents cubains, a-t-on appris mardi auprès d'opposants cubains et de la mission diplomatique américaine à La Havane.
En visite du 17 au 22 septembre à Cuba, la vice-secrétaire d'Etat adjointe pour l'Amérique latine, Bisa Williams, s'est entretenue avec le vice-ministre cubain des Relations extérieures Dagoberto Rodriguez, des "fonctionnaires du gouvernement cubain et des représentants de la société civile pour avoir un meilleur aperçu de la situation politique et économique sur l'île", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Section des Intérêts américains à La Havane.
"Elle a également visité les zones affectées par les ouragans de 2008" dans l'ouest de l'île, a-t-il ajouté.
Elle a reçu le 21 septembre dans les bureaux de la Section des intérêts américains une dizaine d'opposants cubains, dont Martha Beatriz Roque et Oscar Espinosa Chepe, a précisé à l'AFP le militant des droits de l'Homme Elizardo Sanchez qui a dit être présent mais n'a pas donné plus de précisions sur cette rencontre.
La visite à Cuba de Mme Williams avait été annoncée le 17 septembre lors des négociations d'un jour à Cuba sur une éventuelle reprise de l'envoi direct de courriers, suspendu depuis 1963, mais la prolongation de cinq jours de son séjour n'avait pas été rendue publique.
Les autorités cubaines n'ont fait jusqu'à maintenant aucun commentaire sur la prolongation de cette visite.
Mme Williams était la première représentante du département d'Etat à se rendre depuis 2002 sur l'île, avec qui Washington a rompu ses relations diplomatiques en 1961.
Cuba réclame la levée inconditionnelle de l'embargo américain en vigueur depuis 47 ans alors que les Etats-Unis exigent que le gouvernement de Raul Castro fasse des progrès en matière de droits et libertés et qu'il libère notamment les prisonniers politiques, au nombre de 200 selon la dissidence.
La Havane accuse les opposants d'être des "mercenaires" à la solde de Washington qui cherchent à déstabiliser le pays.
Les relations entre les deux pays se sont cependant améliorées depuis l'arrivée à la Maison blanche de Barack Obama.
Ils ont repris en juillet leur dialogue sur les flux migratoires, qui avait été suspendu en 2003 par l'administration de George W. Bush.
Barack Obama a ordonné la levée des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers leur pays d'origine, une mesure qui est entrée en vigueur le mois dernier.