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Covid-19 en France : le Conseil scientifique proposait une rentrée scolaire en septembre

Renvoyer les enfants à l'école à partir du 11 mai est une "décision politique", dont le Conseil scientifique du gouvernement a "pris acte", dans une note rendue publique samedi soir. L'instance, qui proposait d'attendre septembre pour la rentrée scolaire, recommande notamment le port du masque obligatoire dans les collèges et les lycées.

Alors que le Premier ministre Édouard Philippe doit présenter, mardi, "la stratégie nationale du plan de déconfinement", le Conseil scientifique a "pris acte de la décision politique" pour une rentrée scolaire à partir du 11 mai, dans une note rendue publique samedi 25 avril au soir.

L'instance qui conseille le gouvernement proposait pourtant, dans son avis daté du 20 avril, publié samedi soir, "de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre". "Le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, précisait le Conseil scientifique, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes."

Renvoyer les enfants à l'école dès le mois de mai est une "décision politique" dont le Conseil scientifique du gouvernement a "pris acte" en recommandant notamment le port du masque dans les collèges et les lycées.

Le président Emmanuel Macron a annoncé, le 13 avril, la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées en évoquant notamment les enfants "privés d'école sans avoir accès au numérique et ne (pouvant) être aidés de la même manière par les parents".

Le Conseil scientifique, dans son avis daté du 20 avril, reconnaît aussi l'existence d'"enjeux sociétaux", "en particulier pour les enfants ayant fait l'objet d'un signalement et leur famille, l'absence d'école pouvant favoriser des situations de maltraitance".

"Le port de masque doit être obligatoire" à partir du collège

La réouverture à venir des établissements scolaires suscite de nombreuses oppositions depuis l'annonce du président de la République, tant de la part de parents que d'enseignants, dont les syndicats ont dénoncé le flou des modalités.

Cette semaine, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a esquissé les pistes d'un retour à l'école étalé sur trois semaines par niveau de classe, avec des groupes de 15 élèves maximum. Précisant que si une famille ne voulait pas envoyer son enfant à l'école, ce serait possible, mais avec l'obligation de suivre l'enseignement à distance.

Dans sa note, le Conseil scientifique propose une liste de mesures strictes pour adapter les règles de distanciation sociale au milieu scolaire. Des mesures détaillées sur dix pages qui devraient éviter "la fermeture de tout un établissement en cas de découverte d'un cas positif".

Premier point : le masque anti-projections, industriel ou artisanal, doit être obligatoire dans les collèges et les lycées, pour les élèves comme pour le personnel, préconisent les scientifiques chargés d'éclairer le gouvernement.

"Pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l'éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire", tranche le Conseil, considérant en revanche le port du masque "impossible" en maternelle.

Lorsqu'ils ne peuvent pas porter de masque, notamment pendant les repas, "les élèves et le personnel des établissements scolaires devront s'organiser pour respecter la règle de distanciation sociale".

Déjeuner en classe et prise de température

Les établissements, nettoyés plusieurs fois par jour, devraient, par ailleurs, faire en sorte que les élèves d'une classe ne croisent pas les élèves d'une autre classe et d'éviter les rassemblements d'enfants et de parents à l'entrée des établissements.

Et, "si c'est possible", que les élèves déjeunent tous en classe, à leur bureau écarté d'un mètre. 

Pour aller à l'école, "une multiplication de l'offre" devrait "permettre de réduire la densité des élèves dans les transports scolaires".

La lutte contre le Covid-19 se jouera aussi à domicile : les parents sont invités à prendre la température des enfants chaque jour avant l'école.   

Concernant les tests, le Conseil scientifique considère qu'un dépistage massif des élèves et de l'ensemble du personnel "n'est pas envisageable", car il concernerait plus de 14 millions de personnes et devrait être renouvelé régulièrement (tous les 5-7 jours) pour être efficace.

Jean-Michel Blanquer a indiqué sur Twitter que la note du Conseil sur les écoles servirait de "base" pour "l'élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire".

Avec AFP