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Fnac Darty est devenu dimanche le premier grand groupe français à bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'État. Un prêt de 500 millions d'euros lui a été assuré pour l'aider à passer le cap de l'épidémie de Covid-19 qui l'a forcé à fermer ses magasins.

Avec 500 millions d’euros obtenus de plusieurs banques, Fnac Darty est devenu dimanche 19 avril le premier grand groupe français à bénéficier du dispositif de prêts garantis par l'État.

Peu après le confinement de la population en France et la fermeture obligatoire des commerces non essentiels, le gouvernement s'était engagé à garantir jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts aux entreprises. Pour les grandes entreprises réalisant plus de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires, ces prêts sont couverts à hauteur de 70 % ou 80 %.

"Avec plus de 20 milliards d'euros de prêts accordés à 150 000 entreprises, le déploiement du prêt garanti par l'État est aujourd'hui une réalité pour les entreprises françaises, quelle que soit leur taille", souligne le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, dimanche, dans un communiqué.

L'emprunt de Fnac Darty, dont 70 % sera garanti par l'État, "aura une maturité d'un an, avec option d'extension jusqu'à cinq années additionnelles [avril 2026]". Il a été souscrit auprès d'un pool de banques comprenant Arkéa, BNP Paribas, Bred, CIC, Crédit Agricole CIB, La Banque Postale, LCL, Natixis CIB et Société Générale CIB. Celles-ci s'engagent donc à couvrir 30 % du montant, contre 10 % pour les prêts garantis par l'État aux PME.

D'autres grandes entreprises sont fortement susceptibles d'avoir recours à ce dispositif pour passer la crise, notamment la compagnie Air France pour laquelle Bruno Le Maire doit présenter dans les prochains jours les mesures de soutien, ou le constructeur automobile Renault dont le président, Jean-Dominique Senard, avait déclaré envisager d'emprunter jusqu'à 4 ou 5 milliards d'euros.

Recettes en chute

Pour Fnac Darty, il s'agit de "sécuriser la liquidité du groupe [et de] préparer la reprise des activités", alors que l'ensemble des magasins physiques en France, en Espagne, en Suisse et en Belgique sont fermés depuis la mi-mars, rejoints par tous ceux du Portugal à la fin du mois.

Le distributeur a annoncé dimanche, avec cinq jours d'avance sur le calendrier de ses résultats trimestriels, avoir vu ses recettes chuter de 7,9 % en données publiées à 1,49 milliard d'euros (et de 10,3 % en données comparables) entre janvier et mars.

Lors de ce dernier mois, les ventes du groupe ont dégringolé de 30 %, a-t-il précisé, en soulignant néanmoins que ses ventes en ligne (20 % de son chiffre d'affaires en 2019) avaient doublé lors des quinze derniers jours de mars et au début du mois d'avril.

Le groupe, qui avait déjà prévenu qu'il ne serait pas en mesure de tenir ses objectifs financiers pour 2020, a en outre annoncé dimanche qu'il retirait sa proposition de versement de dividende de 1,50 euro par action au titre de l'exercice 2019, et qu'il ne procéderait pas à des programmes de rachat d'actions en 2020.

Le groupe bénéficie par ailleurs des autres dispositifs d'aide mis en place par l'État, dont le recours au chômage partiel pour 80 % de ses effectifs en France, une réévaluation du paiement des loyers et un décalage du paiement des impôts et cotisations sociales.

La rémunération globale du PDG Enrique Martinez sera "diminuée de 25 % pendant toute la période durant laquelle des salariés du groupe se trouveront en situation de chômage partiel", tout comme celle allouée aux membres du conseil d'administration. La rémunération fixe des membres du comité exécutif "sera réduite à hauteur de 15 % pendant la même période".

Avec AFP