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Les autorités sanitaires françaises ont enregistré, mercredi, 1 438 décès supplémentaires lors de ces dernières 24 heures pour un bilan total de 17 167 décès, hôpitaux et Ephad confondus. Mais, pour la première fois, le nombre d'hospitalisations est en baisse sur le territoire français. 

C'est le pire bilan quotidien en France depuis le début de l'épidémie de Covid-19. Mercredi 15 avril, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a annoncé que 1 438 décès supplémentaires dus au coronavirus avaient été recensés en France ces dernières 24 heures.

Un chiffre alarmant qui s'explique notamment par le retard pris dans la saisie et les mises à jour des données au cours du week-end de Pâques. La France avait enregistré mardi son plus lourd bilan en 24 heures avec 762 nouveaux décès.

Des signes encourageants

Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le nombre de malades hospitalisés a toutefois reculé, avec "513 personnes hospitalisées en moins" par rapport à mardi grâce aux "sorties qui sont nombreuses". "C'est une première baisse et il faut la saluer", a souligné le Pr Salomon lors de son point presse quotidien.

Autre signe encourageant : le solde de cas graves en réanimation – en prenant en compte les entrées et les sorties – continue de diminuer pour le septième jour consécutif (-273 cas). "Une légère baisse des besoins en réanimation se confirme", mais "il existe toujours de fortes tensions dans certaines régions", a souligné le Pr Salomon.

"Cette épidémie reste dynamique parce que nous avons encore des contacts dans notre vie du quotidien", a-t-il affirmé, évoquant "un plateau assez net", "un très haut plateau" de la maladie, avec 6 457 patients en réanimation mercredi soir. 

"Le virus peut repartir"

Le 11 mai, date de l'allègement du confinement annoncée par la président Emmanuel Macron, "on ne va pas passer du noir au blanc, on va passer du noir au gris foncé", a prévenu mercredi le président du Conseil scientifique du gouvernement devant la mission d'information de l'Assemblée sur le Covid-19. "Il s'agit d'un continuum, il n'y aura pas un avant et un après. Il faut faire extrêmement attention à ça, sinon le virus peut repartir", a mis en garde le Pr Jean-François Delfraissy.

Les spécialistes ont encore du mal à anticiper la dynamique de l'épidémie, a relevé le Pr Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. "Quand on regarde ce qui se passe en Italie, en confinement depuis dix jours de plus que nous, il reste encore une transmission très élevée", s'est-il inquiété sur France Inter.

Près de 18 millions de personnes à risque devront rester confinées, a prévenu le Pr Delfraissy devant la commission des lois du Sénat.

Pour le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, il faudra conserver "dans les semaines et les mois qui viennent ces mesures barrières, ces gestes assez peu naturels de distanciation physique et sociale, pour protéger en permanence les personnes les plus vulnérables".

Et selon le Pr Delfraissy, le déconfinement devra être reporté si des conditions indispensables, notamment un nombre suffisant de tests de dépistage et la mise en place d'un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés, ne sont pas réunies.

Avec AFP et Reuters