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Coronavirus : les autorités chinoises lèvent le bouclage de Wuhan, berceau du Covid-19

Après deux mois de confinement, le bouclage de la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, d'où est partie la pandémie de coronavirus, a été levé mardi par les autorités  mardi 7 avril.

La Chine, d'où est partie la pandémie de coronavirus, a levé dans la nuit de mardi à mercredi le bouclage de la ville de Wuhan. À minuit heure locale (16 h GMT mardi), les autorités ont levé les dernières restrictions qui empêchaient de quitter la cité, berceau du Covid-19, qui a fait plus de 75 000 morts dans le monde. 

Malgré cette levée des restrictions, les habitants vont devoir respecter des règles très strictes. "Les habitants vont devoir utiliser une application mobile de l'État chinois qui donne à chacun un statut qui leur permet de voyager ou non en se basant sur leur déplacement récent, leur adresse ou leur historique médical", précise Charles Pellegrin, correspondant de France 24 en Chine. 

Les autorités chinoises continuent par ailleurs de déconseiller tout déplacement non essentiel. Les habitants qui décident de se rendre à Pékin devront par exemple respecter un confinement de quatorze jours dès leur arrivée. 

Les autorités restent extrêmement vigilantes et redoutent un nouveau départ épidémique. La mairie de Wuhan a retiré cette semaine à 70 quartiers d'habitation précédemment classés "sans épidémie", cette appellation qui permet aux habitants de sortir de leur logement. La municipalité a justifié cette décision par la découverte de personnes asymptomatiques, qui n'ont ni toux ni fièvre, mais peuvent tout de même transmettre le virus.  

"Ville de héros" 

Cette vigilance n'empêche pas une certaine effervescence du côté de la population. Mardi, des centaines de passagers s'apprêtaient à quitter Wuhan en train. Depuis le 23 janvier, les personnes présentes dans cette municipalité de 11 millions d'habitants du centre du pays ne pas pouvaient sortir des frontières de la commune.  

Dans l'une des gares de la ville, une certaine effervescence était perceptible alors que des centaines de passagers attendaient leur train, a constaté une équipe de l'AFP. "Ça fait 77 jours que j'étais bloqué !", s'est réjoui un homme sous le couvert de l'anonymat, impatient de pouvoir rentrer à Changsha, à quelque 350 kilomètres. 

Des agents rappelaient toutefois aux voyageurs les mesures d'hygiène, notamment de se tenir à un mètre d'écart, tandis qu'une annonce diffusée par haut-parleurs qualifiait Wuhan de "ville de héros". 

La veille et pour la première fois depuis le début de la pandémie, le ministère chinois de la Santé avait fait état de zéro nouveau décès lié au Covid-19 dans le pays. Wuhan reste cependant, de très loin, la ville la plus endeuillée en Chine, avec plus de 2 500 personnes mortes en raison du virus, sur un total officiel national de plus de 3 330 décès. 

La fin de 76 jours de #confinement et de mise sous cloche ça se fête. #wuhan au temps du #coronavirus #covid19 chapeau bas aux millions d’habitants confinés médecins infirmières volontaires chauffeurs livreurs malades pensées aux familles des victimes #chine @GaelC21 pic.twitter.com/VJvFrUORdk

— Arnauld Miguet (@arnauldmiguet) April 7, 2020

La Chine avait fait état de son premier décès le 11 janvier. Depuis, près de 82 000 personnes ont été contaminées dans le pays, dont 3 333 mortellement. 

La baisse ces dernières semaines des cas de contaminations et de morts dans le pays s'accompagne toutefois de doutes sur la fiabilité des chiffres officiels publiés par le gouvernement. 

Des familles ont notamment fait état dans la presse chinoise de la non-comptabilisation de personnes mortes à leur domicile ou n'ayant pas été testées au début de l'épidémie, lorsque les hôpitaux étaient surchargés.

Avec AFP et Reuters