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Les États-Unis ont évacué, dans la nuit de dimanche à lundi, leurs ressortissants confinés dans le paquebot Diamond Princess, placé en quarantaine pour cause de coronavirus au large des côtes du Japon. Sur les 300 passagers évacués, 14 personnes ont été testées positives.
Les Américains du Diamond Princess respirent. Les États-Unis ont évacué dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 février leurs ressortissants en quarantaine au large des côtes du Japon, dans ce paquebot où ont été constatés 355 cas du nouveau coronavirus.
Plusieurs dizaines d'autobus sont venus chercher les croisiéristes, qui devaient ensuite partir à bord de deux avions à destination des États-Unis, où ils devront observer une quarantaine de 14 jours.
Quatorze personnes testées positives au nouveau coronavirus figuraient parmi les quelque 300 passagers américains, a indiqué, lundi, le département d'État. Ces personnes ont été isolées des autres passagers sur l'avion qui les évacuait, a précisé le département d'Etat dans un communiqué commun avec le ministère de la Santé.
Here's the Departure of the Americans pic.twitter.com/ndWXkTCG7O
— Matthew Smith (@mjswhitebread) February 16, 2020Le Diamond Princess avait été placé en quarantaine le 5 février avec ses 3 711 passagers et membres d'équipage pour 14 jours après un test positif sur un croisiériste débarqué à Hong Kong. En date de dimanche, 355 personnes étaient déclarées infectées et hospitalisées. Mais sans attendre, face à l'aggravation de la situation et compte tenu de doutes sur l'efficacité des mesures prises, plusieurs pays ont décidé d'évacuer leurs ressortissants paraissant sains pour les placer quatorze jours en quarantaine dans leurs pays respectifs.
Les États-Unis ont ainsi dès samedi adressé aux quelque 350 passagers américains un courrier pour leur donner cette option. Parmi les passagers, Sarah Arana, 52 ans, originaire de Californie, en contact avec l'AFP, a confirmé être à bord d'un des autobus et raconté être passée par un contrôle de passeport de fortune sans examen médical.
"Je suis contente et prête à partir", a-t-elle dit à l'AFP depuis le bateau. "Il nous faut une vraie quarantaine et ça n'en était pas une".
Le gouvernement américain aurait dû intervenir "beaucoup plus tôt, dès le début", a-t-elle estimé. "C'était trop pour le Japon et ils n'auraient pas dû avoir à en porter tout le fardeau."
Mais d'autres Américains à bord ont refusé de partir, bien qu'il leur a été précisé qu'ils ne pourraient pas dans ce cas retourner dans leur pays avant deux semaines suivies d'un test négatif.
Please stop telling us to leave everything behind for our health. Our health is fine. And what is likely to happen if we stay here is we will test negative next week and the Japanese will let us go. Your (and our government's) alternative is to cram us on a bus and a plane
— Matthew Smith (@mjswhitebread) February 15, 2020"Pourquoi voudrais-je monter dans un bus et un avion avec des gens dont on pense qu'ils sont peut-être infectés alors que j'ai passé près de deux semaines isolé d'eux?", a tweeté Matt Smith, un avocat américain à bord du paquebot avec son épouse.
Il a décrit pour appuyer son propos le comportement d'une compatriote qui criait "USA, USA" de son balcon alors qu'approchaient les bus devant plus tard les transporter.
"Et bien sûr, à l'encontre de toutes les règles de quarantaine, elle ne porte pas de masque et bavarde avec un passager du balcon adjacent (...) et vous voulez que je prenne le bus avec elle?"
Le Japon dépassé
Le ministre japonais de la Santé Katsunobu Kato avait expliqué dans la journée que 1 219 des passagers seulement avaient subi les analyses de détection du virus.
Le Japon n'a pu tester tout le monde à bord en raison d'un nombre insuffisant de tests, de sites et de main d'œuvre, également nécessaires à l'examen des cas suspects à terre.
Mais le ministère de la Santé a annoncé, samedi, que les passagers âgés de plus de 70 ans étaient examinés et que ceux présentant un test négatif et en bonne santé seraient autorisés à quitter le navire à partir de mercredi.
Les tests des passagers plus jeunes devaient commencer, dimanche, et des personnes saines seront autorisées à sortir après mercredi, a précisé le ministère.
D'autres pays veulent rapatrier leurs ressortissants
Le gouvernement de Hong Kong a lui aussi dit vouloir rapatrier les siens – 330 ressortissants – "le plus tôt possible".
Les autorités canadiennes ont pris une initiative similaire pour environ 250 Canadiens, notamment "pour alléger le fardeau sur le système de santé japonais". Les médias australiens ont indiqué que Canberra envisageait aussi l'option de l'évacuation.
En plus des cas sur le navire, les autorités nippones ont répertorié 59 porteurs du coronavirus dans différentes régions du pays. Le ministre japonais de la Santé, Katsunobu Kato a averti, dimanche, que le Japon entrait dans une "nouvelle phase" de cette infection virale, le pays constatant de jour en jour des cas supplémentaires parmi des personnes ne s'étant pas rendues en Chine, centre de l'épidémie, et n'ayant pas eu de contact avec des visiteurs en provenance de Chine.
Il a appelé la population à éviter les rassemblements "non indispensables", ainsi que les trains bondés des heures de pointe.
Avec AFP