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Les avocats du président américain ont terminé leurs plaidoiries mardi, réclamant un acquittement rapide de leur client. Mais le camp républicain n'arrive pas à se mettre d'accord sur l'audition éventuelle de nouveaux témoins au Sénat, à la suite de révélations explosives d'un ex-conseiller de la Maison Blanche.

Après les plaidoiries de la défense, le procès en destitution de Donald Trump entre dans une nouvelle phase, mercredi 29 janvier. Les sénateurs vont pouvoir poser des questions au sujet de l'affaire ukrainienne qui a mené à l'impeachment du président américain.

Mardi soir, tout Washington se posait la même question : les élus voteront-ils pour entendre de nouveaux témoins ? Selon plusieurs médias américains, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, aurait reconnu n'être à ce stade pas capable de réunir les 51 voix nécessaires pour bloquer ces auditions.

Certains sénateurs républicains modérés sont en effet perturbés par de nouvelles informations publiées dimanche soir. Dans un livre à paraître dont les pages ont fuité dans les journaux, l'ex-conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, le faucon John Bolton, qui avait claqué la porte de la Maison Blanche en septembre dernier, confirme l'existence du fameux "quid pro quo". Selon lui, le milliardaire lui aurait indiqué qu'il ne livrerait pas l'aide militaire destinée à l'Ukraine tant que ce pays n'annonçait pas d'enquête sur son rival politique Joe Biden et sur le fils de celui-ci.

John Bolton prêt à témoigner

John Bolton a déjà fait savoir qu'il était prêt à témoigner devant la Chambre haute si celle-ci venait à le convoquer. La question des témoins sera vraisemblablement mise au vote vendredi. Certains sénateurs, fidèles alliés de Donald Trump, menacent d'ores et déjà d'exiger les témoignages de Joe Biden ou de son fils Hunter si celui de John Bolton était validé.

Les avocats de Donald Trump, eux, réclament un acquittement "aussi vite que possible" du président. Ils ont terminé mardi leurs plaidoiries, arguant que leur client était inquiet de la corruption en Ukraine, raison pour laquelle il aurait demandé au président ukrainien l'ouverture d'une enquête sur le fils Biden. Ce dernier siégeait au conseil d'administration d'une société gazière ukrainienne, Burisma, lorsque son père, alors vice-président des États-Unis, a fait pression sur Kiev pour qu'un procureur enquêtant sur cette société soit limogé.

"Sommes-nous dans une zone sans-Biden ?", a lancé mardi Jay Sekulow, avocat de Donald Trump. "Vous mentionnez quelqu'un, vous exprimez des inquiétudes sur une société et c'est interdit ? Vous destituez un président américain pour avoir posé des questions ?"

Même si la question des témoins est une épine dans le pied de la défense du républicain, Donald Trump est quasiment assuré d'être acquitté à l'issue de son procès pour "abus de pouvoir" et "entrave à la bonne marche du Congrès". Il faudrait en effet que les deux tiers des sénateurs s'allient – et pour cela que 20 républicains joignent les démocrates - pour qu'il soit destitué. Une hypothèse qui reste hautement improbable.