"Tout va bien" : ce sont les premiers mots choisis mercredi par Donald Trump en réaction aux frappes iraniennes sur des bases américaine en Irak. Pourtant dans le camp démocrate, l’ambiance apparaît bien plus tendue. Alors que la tradition politique américaine impose habituellement l'union sacrée dans un contexte de guerre, le camp de Nancy Pelosi ne cache pas son hostilité à l'actuelle administration. Et les sénateurs réunis en session exceptionnelle pour la rentrée parlementaire, ont carrément décidé d'écourter leur séance. Reportage de Matthieu Mabin et Fanny Allard.
L'escalade des tensions avec l'Iran est dans l'esprit de tous les sénateurs américains, mais pour contester la politique étrangère de Donald Trump, seuls les démocrates font entendre leurs voix. Chuck Schumer, le leader démocrate au Sénat critique durement les choix du président américain : "Si vous vous souvenez, chaque fois que cet homme s'est impliqué dans la politique étrangère, cela a été un échec. Ce président, dans ce domaine, n'a aucune stratégie, or aujourd'hui, l'absence de stratégie nous conduit tout droit à la guerre".
Aux États-Unis, l'emploi de la force armée par un président américain sans l'aval du Congrès reste un fait exceptionnel.
Une association indépendante, de sensibilité démocrate, milite depuis près de 20 ans pour que l'Amérique cesse ses ingérence au Moyen-Orient. "Les Américains désormais ont pris conscience que ces guerres n'amélioraient pas leur sécurité, ils veulent donc maintenant qu'elles se terminent, et la vraie question est de savoir quand les politiciens de Washington vont enfin entendre cette évidence", explique Stephen Miles, directeur de Win Without War.
En attendant la désescalade, ou la guerre, militants et élus démocrates continuent de manifester chaque jour devant le Congrès leur hostilité à la politique de Donald Trump.