Au moins 25 manifestants ont été arrêtés vendredi à Alger, peu avant une nouvelle manifestation contre le pouvoir en place et contre l'élection présidentielle du 12 décembre. Fortement déployée et équipée, la police a interpellé plusieurs manifestants, d'autres ont été aspergé de gaz lacrymogènes.
En amont d'une manifestation, à Alger, au moins 25 personnes ont été arrêtées, vendredi 29 novembre, dans la capitale algérienne, peu avant le départ du "traditionnel" cortège hebdomadaire. Une nouvelle manifestation était organisée contre le pouvoir en place, et pour dire non à la présidentielle prévue le 12 décembre prochain.
Aux cris de "On jure qu'il n'y aura pas de vote", "c'est notre pays, c'est nous qui décidons", plusieurs centaines de personnes étaient déjà rassemblées dans le centre de la capitale, plus de deux heures avant le coup d'envoi de la manifestation, après la prière du vendredi.
Très fortement déployée en ce 41e vendredi consécutif de protestation, la police, équipée de moyens lourds, notamment un camion à eau et un véhicule équipé d'une lame antibarricades, a arrêté plusieurs jeunes s'étant approchés de son dispositif sécuritaire.
D'autres manifestants ont été interpellés près d'un commissariat du centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP. La police a aspergé le groupe de gaz lacrymogène pour les disperser, selon des témoins.
Arrestations condamnées par le Parlement européen
Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement européen a condamné "fermement les arrestations arbitraires et illégales, ainsi que l'emprisonnement, les attaques et les intimidations de journalistes, de syndicalistes, d'avocats, d'étudiants, de défenseurs des droits de l'Homme et de manifestants pacifiques".
Ce à quoi le gouvernement algérien a réagi dans un communiqué aux termes particulièrement virulents. Il y dénonce une "immixtion flagrante dans ses affaires internes" et un "mépris" des institutions algériennes.
L'Algérie est, depuis le 22 février 2019, le théâtre d'un mouvement ("Hirak") de contestation populaire inédit et massif. Après avoir obtenu en avril la démission d'Abdelaziz Bouteflika, président depuis avril 1999, le "Hirak" exige désormais le démantèlement du "système" politique au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie, en 1962.
Depuis plusieurs semaines, les contestaires sortent dans les rues du pays pour manifester leur refus que ce "système" organise la présidentielle devant élire le successeur de l'ex-président Bouteflika, qui ne vise selon eux qu'à le régénérer.
Avec AFP