La justice française a désigné onze repreneurs chargés de maintenir l'activité de 149 des 174 agences du voyagiste placé en redressement judiciaire. La moitié des 685 salariés sera reprise.
Un peu moins de la moitié des 685 salariés de Thomas Cook France devrait échapper au chômage. La justice a acté, jeudi 28 novembre, la vente à la découpe du voyagiste en redressement judiciaire à onze repreneurs.
"Afin de sauver et pérenniser un maximum d'emplois, le tribunal a jugé en faveur de la reprise par divers repreneurs de 149 agences [sur 174, NDLR], et d'une partie de l'activité 'groupes' pour 25 collaborateurs, soit un total de 347 postes repris", a indiqué Thomas Cook France dans un communiqué.
Le tribunal de Nanterre avait reçu, en tout, 18 offres, toutes partielles pour la filiale française du géant britannique qui avait fait faillite fin septembre après plus de cent trente-six ans d'existence.
Le principal repreneur est un consortium regroupant six voyagistes : Havas Voyages, Salaün Holidays, Promovacances, Le Vacon, Sainte-Claire et Esprit de Voyages. Ensemble, ils héritent de 141 points de vente de feu Thomas Cook France.
Impact d'Internet
Peu avant la faillite retentissante du groupe britannique, sa filiale française affichait encore un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros. Mais, en parallèle, elle avait accumulé les pertes nettes ces dernières années : 26 millions d'euros pour 2018, 30 millions d'euros en 2017, 21 millions d'euros en 2016.
La fin de Thomas Cook avait profondément secoué le monde du tourisme. Car au-delà du symbole du plus vieux voyagiste au monde qui disparaît, c'est le signe le plus marquant de l'impact d'Internet sur le secteur du tourisme. Thomas Cook avait construit sa fortune grâce à un réseau très développé de points de vente proposant une large gamme de séjours clé en main.
Mais Internet a changé la donne. "Les 500 points de vente à travers le Royaume-Uni – qui ont jadis fait la fierté du réseau Thomas Cook – étaient devenus un fardeau financier face aux sites de réservation en ligne qui n’ont pas de tels frais”, souligne le Financial Times. Les touristes 2.0 n'ont, aussi, plus besoin qu'une agence leur prépare des voyages tout compris. Le choix pléthorique sur Internet leur permet de le faire eux-mêmes en quelques clics.
La reprise des points de vente en France représente un soulagement pour les employés dont le travail sera maintenu. Mais elle n'apporte pas de réponse aux défis posés par Internet à ces agences de voyage en dur.
Avec AFP