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Référendum en Papouasie-Nouvelle-Guinée : Bougainville doit choisir entre indépendance et autonomie

L’île de Papouasie-Nouvelle-Guinée vote à partir de samedi pour décider si elle souhaite acquérir son indépendance ou une simple autonomie renforcée. Ce référendum doit permettre de tourner définitivement la page d'une décennie de conflit armé qui avait fait 20 000 morts avant le cessez-le-feu de 1998. 

Bougainville va-t-elle devenir indépendante ? Les 207 000 électeurs de cette île de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont commencé samedi 23 novembre à voter pour décider de l'avenir de leur territoire très riche en cuivre : indépendance ou simple autonomie renforcée, après des années de révolte sécessionniste meurtrière.

Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à l'ouverture de cette consultation à Buka, principale ville de la région, dans une ambiance électrique, alimentée par l'espoir pour certains de devenir le plus jeune État du monde.

Les résultats de ce scrutin, qui durera deux semaines, ne sont pas attendus avant la mi-décembre. Une victoire des partisans de l'indépendance paraît prévisible, mais faute de sondages fiables, celle des partisans du maintien de l'île en Papouasie-Nouvelle-Guinée n'est pas à exclure.

Un vote favorable à l'indépendance devrait encore être ratifié par le Parlement de Papouasie, où l'on redoute un effet de contagion dans un pays d'une très grande diversité ethnique.

Ce référendum doit permettre de tourner définitivement la page d'une décennie de conflit armé qui avait fait 20 000 morts avant le cessez-le-feu de 1998.

Nouvel enjeu de lutte d'influence entre puissances régionales

Les préparatifs en vue du scrutin se sont déroulés dans le calme. Ces dernières semaines, d'anciens membres des deux camps ont participé à des cérémonies au cours desquelles des flèches ont été brisées en signe de réconciliation.

"Nous n'entendons pas souvent d'histoires de gens qui déposent les armes, se réconcilient et recherchent la paix", s'est félicité samedi le responsable du scrutin référendaire, Mauricio Claudio, à l'issue de la première journée de vote.

L'île, qui doit son nom au navigateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811), lequel l'explora en 1768, est parmi les territoires les plus pauvres de l'hémisphère Sud.

En cas d'indépendance, Bougainville pourrait alors devenir un nouvel enjeu de la lutte d'influence entre puissances régionales dans le Pacifique, dont la Chine et l'Australie.

Avec AFP