Dans la presse, ce lundi 18 novembre, les violentes manifestations en Iran après l'annonce, en fin de semaine dernière, de la hausse du prix de l'essence, le premier anniversaire des Gilets jaunes en France, où vient d'être publié un rapport accablant sur les féminicides, et une réflexion sur Dieu et les femmes.
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Dans la presse, ce lundi matin, les manifestations en Iran contre la hausse du prix de l'essence, annoncée vendredi, qui ont fait au moins deux morts et conduit Téhéran à couper Internet.
Le guide suprême Ali Khamenei "soutient la décision du gouvernement d'augmenter le prix de l'essence", annonce The Iran Daily, qui fait tout de même état de certaines critiques, en Iran, sur "l'opportunité de cette décision, à moment où de nombreux Iraniens sont déjà sous pression, à cause des sanctions draconiennes imposées par les États-Unis". Les Iraniens sont appelés par The Tehran Times à la "vigilance", face à ce que le quotidien présente comme "une guerre médiatique" orchestrée, selon lui, par les ennemis de l'Iran. Pour les opposants au régime islamique, les fauteurs de troubles, ceux qui ont provoqué la colère des manifestants, sont les mollahs eux-mêmes, comme en témoigne ce dessin publié par le panarabe de Londres, Al Araby Al Jadeed, qui montre Ali Khamenei en pompier pyromane. Une accusation reprise par un autre panarabe de Londres, Asharq Al-Awsat, où l'Iran apparaît menacé par les flammes, après s'être barricadé lui-même.
En France, la presse revient largement sur le premier anniversaire des Gilets jaunes. Des manifestations, parfois violentes, ont eu lieu ce week-end. Un an après, "les raisons des colères sont toujours là", relève L'Humanité, qui rêve de voir émerger un "esprit de convergence" le 5 décembre prochain, jour de grève dans les transports publics, contre la réforme du régime des retraites. Un an après, "un conflit dans l'impasse", juge L'Opinion, en rappelant que le président Emmanuel Macron a "injecté 17 milliards d'euros en pouvoir d'achat", en décembre dernier, pour répondre au mouvement des Gilets jaunes.
En France, toujours, une marche blanche était également organisée dimanche, en Alsace, en hommage à Sylvia Auchter, la 131e victime de féminicide depuis le début de l'année. D'après Le Télégramme, certains participants arboraient à cette occasion des fleurs roses, la couleur préférée de Sylvia Auchter, assassinée à coups de couteaux par son conjoint, une semaine auparavant. Une mobilisation pour lui rendre hommage, mais aussi pour soutenir le combat contre les féminicides, selon le journal local, qui rapporte qu'un rapport "accablant" du ministère de la Justice sur les violences conjugales était publié au même moment. Un document où l'on apprend, notamment, que dans 41 % des cas, quasiment la moitié, les victimes de féminicides s'étaient déjà signalées aux autorités, tout comme Sylvia Auchter, qui avait porté plainte pour violences conjugales un mois avant son assassinat. Le journal Le Monde évoque "de graves dysfonctionnements dans la chaîne pénale", et même des dysfonctionnements "criants", pour certains cas, comme celui d'une plainte pour viol, déposée par une victime, "classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée. Sans audition du mis en cause. Dans un dossier où la victime avait déposé antérieurement six mains courantes. Et dont l'auteur était doublement récidiviste pour des faits de violences conjugales, et était suivi par le service pénitentiaire d'insertion et de probation, tandis que la famille était suivie par l'Aide sociale à l'enfance".
Les féminicides touchent aussi l'Argentine, où 278 femmes ont été tuées par leur conjoint l'année dernière 0 un fléau contre lequel Alberto Fernandez a promis de lutter. Le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 10 décembre prochain, s'est aussi dit favorable à la légalisation de l'avortement, actuellement autorisé uniquement en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère. D'après Pagina 12, Alberto Fernandez promet de présenter au Parlement un texte de loi en ce sens, dès sa prise de fonction. S'il était voté, cette loi ferait de l'Argentine le premier grand pays d'Amérique latine à légaliser l'interruption volontaire de grossesse. Actuellement, seuls l'Uruguay et Cuba l'autorisent, respectivement depuis 2012 et 1965.
Un mot, pour terminer, de ce grand dossier du quotidien chrétien français La Croix, consacré à Dieu… et aux femmes. Le mouvement #MeToo serait-il aussi passé par là ? Intitulée "Les femmes sont-elles l'avenir de Dieu ?" et publiée pendant trois semaines, cette série d'articles propose une réflexion sur les femmes et les religions, alors que la représentativité des différents monothéismes reste essentiellement masculine. D'après La Croix, "l'histoire montre que le grand partage qui exclut les femmes des institutions du sacré n'est pas figé ni immuable", tandis qu'"aujourd'hui, dans le judaïsme, le christianisme ou encore l'islam, des femmes demandent à pouvoir assumer leur rôle dans l'animation de leurs communautés respectives". Des femmes "convaincues que Dieu n'est pas une affaire d'hommes, et que Dieu n'est pas seulement masculin".
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