![Evo Morales menacé de poursuites en cas de retour en Bolivie Evo Morales menacé de poursuites en cas de retour en Bolivie](/data/posts/2022/07/24/1658700336_Evo-Morales-menace-de-poursuites-en-cas-de-retour-en-Bolivie.jpg)
La présidente par intérim Jeanine Añez a, vendredi, mis en garde Evo Morales : en cas de retour de ce dernier en Bolivie, il devra rendre des comptes devant la justice. Le nouveau pouvoir prend par ailleurs ses distances avec Cuba et le Venezuela.
"Une sanction exemplaire" : voici ce que souhaite la présidente par intérim de la Bolivie à l'encontre de l'ancien chef de l'État Evo Morales. Lors d'une réunion avec la presse étrangère, vendredi 15 novembre, Jeanine Añez a estimé que le président démissionnaire, "parti de lui-même" pour le Mexique, devrait "répondre devant la justice" d'irrégularités lors de la présidentielle du 20 octobre et d'accusations de corruption" en cas de retour au pays.
Trois jours après s'être proclamée présidente par intérim, Jeanine Añez, avocate de 52 ans, a haussé le ton. "Evo Morales devrait recevoir une sanction exemplaire car les Boliviens ne méritent pas de passer par tout cela alors qu'ils ont eu tant de mal à avoir la démocratie", a déclaré cette ex-sénatrice de droite à la BBC. Et elle s'est engagée à "organiser des élections (présidentielle et législatives, NDLR) transparentes".
Evo Morales a assuré être prêt à rentrer en Bolivie pour "pacifier" son pays. Il a précisé, vendredi, dans une interview accordée à l'agence Reuters que les États-Unis lui avaient proposé un avion pour quitter la Bolivie, en lui laissant le choix de la destination. "J'étais certain que cela allait être Guantanamo", a expliqué Morales en souriant.
Depuis qu'Evo Morales a annoncé sa démission, dimanche, ses partisans affichent leur colère, persuadés que son départ est dû à un "coup d'État" fomenté par l'opposition. Chaque jour, des manifestations sont organisées, notamment à La Paz. Scandant notamment "Evo, reviens !", agitant des wiphalas, le drapeau andin indigène multicolore, plusieurs milliers de personnes descendues de la ville voisine d'El Alto défilaient une nouvelle fois dans les rues de la capitale, a constaté vendredi l'AFP.
Les diplomates vénézuéliens expulsés
Jeanine Añez a nommé un gouvernement intérimaire dont elle a reçu le serment devant une croix, des bougies et une Bible ouverte. Cherchant à imprimer sa marque, elle souhaite rompre dans le même temps les relations fraternelles qu'entretenait Evo Morales avec les gouvernements de gauche latino-américains - Cuba et Venezuela en tête.
La ministre des Affaires étrangères, Karen Longaric, a ainsi annoncé, vendredi, l'expulsion prochaine de l'ensemble du personnel diplomatique vénézuélien qui "représente le gouvernement de (Nicolas) Maduro" car il a fait preuve d'"ingérence" dans les affaires intérieures du pays andin.
La veille, le gouvernement de Jeanine Añez avait reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela, tout comme une cinquantaine d'autres pays, dont les États-Unis. Une mesure hautement symbolique, compte tenu des liens qui unissaient Evo Morales et le défunt président vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013).
Dans le même ordre d'idées, la Bolivie va quitter l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) qui réunit notamment Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et plusieurs pays des Caraïbes, et l'Unasur, créée en 2008 à l'initiative d'Hugo Chavez et de son homologue brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva.
Cuba a pour sa part dénoncé l'arrestation de quatre de ses citoyens en Bolivie, accusés de manière "calomnieuse" de financer les manifestations contre le nouveau gouvernement de Jeanine Añez. Ce dernier a annoncé que Cuba allait rapatrier "725 citoyens cubains qui remplissent des tâches de coopération dans différents secteurs".
Avec AFP et Reuters