Le militant pro-démocratie Joshua Wong a annoncé, mardi, avoir été le seul candidat interdit de se présenter aux élections pour les conseils de districts à Hong Kong. Il dénonce une volonté du gouvernement de le priver de ses droits politiques.
Joshua Wong évincé. L’activiste pro-démocratie a déclaré, mardi 29 octobre, qu’il était le seul candidat banni des élections aux conseils de districts, qui doivent avoir lieu le 24 novembre à Hong Kong.
Dans une note publiée le même jour, la commission des affaires électorales hongkongaise indique que la candidature de Joshua Wong a été jugée "invalide".
L'officier de la commission électorale justifie cette invalidation par le fait que le parti de Joshua Wong, Demosisto, défende "l'autodétermination" de Hong Kong.
Or, selon l'officier, l'autodétermination n'exclut pas explicitement l'indépendance, laquelle n'est pas conforme à l'esprit de la Loi fondamentale, la "mini-Constitution" régissant l'ex-colonie britannique.
Joshua Wong et son parti ont pourtant démenti tout soutien à l'indépendance, plaidant pour l'autodétermination et la tenue d'un référendum au cours duquel les Hongkongais décideraient de la manière dont ils souhaitent être gouvernés.
"Filtrage politique" et "censure"
"Je condamne fortement le fait que le gouvernement se livre à un filtrage politique et à de la censure, et me prive de mes droits politiques", a déclaré le militant dans un communiqué sur sa page Facebook.
Pour sa part, le gouvernement a déclaré que le militant, figure du "Mouvement des parapluies" ne pouvait pas se conformer aux exigences des lois électorales.
"Il n'est nullement question de censure politique, de restriction de la liberté de parole ou de privation du droit à se présenter aux élections", assure un porte-parole du gouvernement. "Le candidat ne respecte pas les prérequis fixés par les lois électorales compétentes."
D'autres militants déjà évincés
Il y a un an, une autre membre du parti Demosisto, Agnes Chow, n'avait pas eu le droit de se présenter lors d'une élection partielle pour un siège du Conseil législatif (LegCo, le Parlement local) au motif que son mouvement préconisait l'autodétermination.
En 2016 et 2017 déjà, Pékin avait obtenu la disqualification de six députés qui avaient volontairement écorché leur prestation de serment. Certains étaient des vétérans du combat pour la démocratie à Hong Kong, d'autres des membres d'une nouvelle mouvance radicale demandant l'indépendance.
Le risque pour l'exécutif hongkongais est que cette nouvelle éviction galvanise davantage les manifestants.
"Si vous continuez de truquer les seules élections disponibles, en particulier les plus locales, vous allez faire que beaucoup de personnes à Hong Kong vont penser que la seule façon de se faire entendre est de descendre dans les rues", a déclaré sur Twitter Maya Wang, de l'organisation Human Rights Watch.
Depuis le mois de juin, quasi quotidiennement, Hong Kong connaît des actions et manifestations pour dénoncer le recul des libertés et l’ingérence grandissante de la Chine dans les affaires de sa région semi-autonome, mais exiger aussi des réformes démocratiques.
Avec AFP