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Mort de Baghdadi : "Pour le groupe EI, c’est un coup moral"

La mort d’Abou Bakr al-Baghdadi est un coup dur pour le groupe État islamique, qui perd le chef qui a exporté son idéologie au-delà des frontières syriennes et irakiennes. Pour autant, l’EI reste actif sur le terrain. Décryptage de Wassim Nasr.

Pour les jihadistes de l’organisation État islamique (EI), la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi est "un coup moral", mais sans effet immédiat sur leurs opérations sur le terrain.  "Pour le moment, les jihadistes n’ont pas reconnu eux-mêmes [la mort de Baghdadi] et c’est ‘business as usual’", estime Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à l’antenne de France 24. Le mouvement, constitué d’un maillage de groupes locaux autonomes, continue à reconnaître des opérations en Afghanistan, en Syrie, en Irak : "Pour eux, c’est comme si rien ne s’était passé".  

"C’est un coup moral", nuance néanmoins Wassim Nasr. Abou Bakr al-Baghdadi a en effet eu la plus grande longévité à la tête de l’organisation État islamique et lui a donné son ampleur internationale. "Il a remis l’EI en selle. Quand il a repris les commandes, les Américains venaient de tuer son prédécesseur Abou Omar al-Baghdadi et l’EI était très affaibli". Il a ensuite exporté cette idéologie au-delà des frontières irakiennes en le transformant en une sorte de "marque mondiale" qui fait aujourd'hui concurrence à Al-Qaïda.

Aujourd’hui, le groupe reste actif au lac Tchad, au Sahel, au Yémen, en Somalie en Afghanistan et aux Philippines.