Juste avant l'ouverture du sommet européen pendant lequel Londres et les Vingt-Sept espèrent atteindre un accord sur le Brexit, le Premier ministre britannique Boris Johnson a été lâché, jeudi, par son allié nord-irlandais.
Alors qu’Européens et Britanniques négocient sans relâche depuis le week-end dernier pour tenter de parvenir à un accord de retrait susceptible d'être validé par le Conseil européen qui s'ouvre jeudi à Bruxelles, le Parti unioniste démocrate (DUP) a rejeté les dernières propositions du Premier ministre Boris Johnson sur le Brexit.
La modeste formation nord-irlandaise fait partie de la coalition parlementaire du gouvernement conservateur britannique et lui permet de disposer d'une majorité à la Chambre des communes.
"En l'état actuel des choses, nous ne pouvons pas soutenir ce qui est suggéré concernant les questions de douane et de consentement et il y a un manque de clarté sur la TVA", disent Arlene Foster et Nigel Dodds dans un communiqué.
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DUP (@duponline) October 17, 2019"Nous continuerons à travailler avec le gouvernement pour tenter de parvenir à un accord raisonnable qui fonctionne pour l'Irlande du Nord et protège l'intégrité économique et constitutionnelle du Royaume-Uni", ajoutent-ils.
Il s’agit d’un sérieux revers pour Boris Johnson qui, même s'il décroche un accord, aura la délicate mission de faire passer celui-ci au Parlement britannique.
S'il échoue à arracher un accord avec les Européens, Boris Johnson sera contraint par une loi votée le mois dernier au Parlement britannique de demander à Bruxelles un report, alors qu'il s'était engagé à une sortie britannique de l'UE "coûte que coûte" le 31 octobre.
Mercredi soir, à l'issue d'une nouvelle longue journée de discussions, le négociateur de l'UE Michel Barnier a constaté de "bons progrès" mais indiqué que "le travail se poursuit".
"Il y a eu une évolution significative au cours des derniers jours, nous sommes sur une meilleure voie mais pas encore au but", a estimé jeudi matin la chancelière allemande.
Le secrétaire d'État français à l'Europe et aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a affirmé pour sa part qu'un accord sur le Brexit est "à portée de main mais il n'est pas garanti".
Le sommet de jeudi et vendredi est théoriquement le dernier avant le divorce entre Londres et l'UE.
Avec AFP et Reuters