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À la suite des suicides, Darcos convoque le PDG de France Télécom

Alors que 23 salariés de France Télécom se sont suicidés en un an et demi, les syndicats dénoncent avec virulence les restructurations. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, doit rencontre Didier Lombard, PDG de l’entreprise, mardi matin.

Xavier Darcos, ministre du Travail, doit recevoir le PDG de France Télécom, Didier Lombard, mardi 15 septembre à 11 heures, pour évoquer la série de suicides qui frappent l’entreprise depuis plus d’un an. Une réunion qui avait été annoncée dans un premier temps pour ce lundi, une "annonce faussée" selon le ministère du Travail joint par FRANCE 24. Xavier Darcos avait estimé, samedi, qu’il fallait prendre "en compte les facteurs de risques pour la santé mentale liés aux organisations" de travail et il envisage d’envoyer le directeur général du travail à la prochaine réunion du comité d’hygiène de France Télécom.

De son côté, Christine Lagarde, la ministre de l’Économie, a demandé à la direction de France Télécom de convoquer d’urgence un conseil d’administration consacré à ces drames. "J'ai demandé, avec [le ministre du Travail] Xavier Darcos, au président de France Télécom de convoquer d'urgence un conseil d'administration, pour que, au plus haut niveau, il y ait à la fois un message très fort vis-à-vis de l'ensemble du personnel et puis des instructions qui soient données à la hiérarchie pour que ces problèmes-là soient pris en compte", avait déclaré dimanche la ministre sur France 3.
 

Le dernier décès remonte à vendredi, lorsqu’une salariée, âgée de 32 ans, s’est jetée par la fenêtre de son bureau. Il s’agit du 23e suicide depuis février 2008 au sein de France Télécom. Deux jours plus tôt, un homme avait tenté de mettre fin à ses jours après avoir appris qu’il serait affecté à un poste de moindre qualification.


 

"Mesures radicales"
 

Deux épisodes rapprochés qui ont déclenché l’ire des syndicats. Pendant tout le week-end, ils ont multiplié les appels à ce que l’Etat prenne sa part de responsabilité en tant qu’actionnaire de France Télécom. Ils ont également dénoncé la "recherche obsessionnelle du profit" et les restructurations en cours et appelé à des "mesures radicales" pour éviter tout nouveau suicide.
 

France Télécom, engagée dans une vaste réorganisation due à la diversification de ses activités dans le mobile et l’Internet, a reconnu par la voie de son directeur des ressources humaines, Olivier Barberot, des cas de "salariés en souffrance". Son PDG, Dider Lombard, avait annoncé, jeudi dernier, l’ouverture de négociations sur le stress au travail le 18 septembre et le recrutement de 100 responsables des ressources humaines de "proximité".
 

Reste le volet des restructurations dénoncées par les syndicats. Si Didier Lombard avait évoqué leur suspension, Olivier Barberot a estimé dans un entretien au "Journal du Dimanche" du 13 septembre que leur arrêt était "inenvisageable" tout en promettant une "amélioration des dispositifs d’accompagnement". En trois ans, des plans de départs volontaires ont permis à France Télécom de se séparer de 22 000 salariés sur 100 000 employés en France pour 5 000 nouvelles embauches.