La France est-elle allée un peu vite en besogne ? Alors que, pour Paris, la vente de 36 Rafale à Brasilia est acquise, le ministre brésilien de la Défense sème le doute en affirmant que le processus de sélection n'est pas achevé.
REUTERS - Le processus de sélection entre les offres de trois constructeurs aéronautiques pour fournir des avions de combat au Brésil n'est pas encore terminé, selon le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim.
Les présidents français et brésilien, Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva, ont annoncé lundi que les deux pays étaient entrés en négociation pour l'acquisition de 36 avions Rafale de Dassault Aviation.
Mais Nelson Jobim souligne que "le processus de sélection du projet FX-2 mené par le commandement de l'Armée de l'Air, n'est pas encore terminé" et que les négociations se poursuivent avec les trois compétiteurs.
"Des négociations, au cours desquelles seront approfondies, et éventuellement redéfinies, les propositions présentées, se poursuivront avec les trois participants", explique-t-il dans un communiqué.
Outre le Rafale de Dassault, le Brésil s'intéresse au F-18 américain de Boeing et au Gripen du suédois Saab.
Selon le quotidien O Estado de Sao Paulo, le communiqué du ministre de la Défense aurait été dicté par un souci de précaution pour éviter toute réclamation des constructeurs américain et suédois concernant les règles de concurrence.
L'annonce de l'entrée en négociation pour le Rafale est intervenue à l'occasion d'une visite de Nicolas Sarkozy à Brasilia, la France ayant concédé pour tenter de battre ses rivaux des transferts de technologies "sans précédent".
Le choix du Rafale permettrait à Dassault Aviation de connaître son premier succès à l'exportation.
Dans Le Monde daté du 10 décembre, Charles Edelstenne, P-DG de Dassault Aviation, laisse entendre que l'implication du président français a permis d'écarter les deux avions concurrents du Rafale.
"C'est Sarkozy qui a vendu le Rafale, ce n'est pas nous. Le succès lui revient grâce aux décisions politiques qu'il a prises et aux relations de proximité et de confiance qu'il a su nouer avec son homologue brésilien", explique-t-il.
Selon Charles Edelstenne, le revirement est intervenu dans la nuit de dimanche à lundi, à la sortie du dîner entre les deux chefs d'Etat.