Les manifestants prodémocratie ont défilé à Hong Kong à l'appel du Front civil des droits de l'Homme, qui estime à plus d'un million le nombre de participants à la marche de dimanche, contre 128 000 selon la police.
Encore un jour de marche à Hong Kong. Des dizaines de milliers de personnes ont convergé, dimanche 18 août, vers le grand parc du cœur de Hong Kong avant de défiler à l'occasion d'une nouvelle manifestation prodémocratie, que les organisateurs souhaitaient pacifique, pour prouver que le mouvement reste populaire en dépit des violences et des menaces d'intervention de Pékin. Les manifestants avaient déjà défilé en nombre la veille dans les rues de la région spéciale autonome de Chine.
Principale manifestation du week-end, ce rendez-vous était un test de la détermination des militants prodémocratie comme de celle des autorités pro-Pékin. L'appel à manifester dimanche avait été lancé par le Front civil des droits de l'Homme (FCDH), organisation non violente à l'origine des manifestations géantes de juin et juillet auxquelles avaient pris part des centaines de milliers de personnes.
Selon le FCDH, l'action de dimanche, annoncée comme un retour aux origines "pacifiques" du mouvement de protestation, a réuni plus de 1,7 million de manifestants. Les chiffres de la police, qui sont généralement plus bas que ceux des organisateurs, estiment le taux de participation à 128 000 manifestants au parc Victoria, point de départ du défilé, au plus fort de la mobilisation.
La police avait donné son feu vert à ce rassemblement dans le parc Victoria, mais avait interdit aux manifestants de défiler dans la rue. Ce genre d'interdiction a toutefois presque systématiquement été ignoré par les manifestants ces dernières semaines, donnant lieu à des heurts avec les forces de l'ordre.
Les autorités justifient ces interdictions par les violences de plus en plus récurrentes lors des cortèges, les manifestants s'en prenant aux commissariats. Le mouvement ne plie pas, malgré l'arrestation de plus de 700 personnes en plus de deux mois de manifestations.
Née en juin du refus d'un projet de loi controversé autorisant les extraditions vers la Chine, la mobilisation a depuis élargi ses revendications pour demander notamment l'avènement d'un véritable suffrage universel, sur fond de crainte d'une ingérence grandissante de Pékin.
"Réprimer la voix du peuple"
Les rassemblements de samedi avaient débuté par une marche de milliers d'enseignants sous une pluie torrentielle pour soutenir le mouvement prodémocratie, en grande partie emmené par de jeunes militants.
Dans l'après-midi, une foule encore plus importante s'est rassemblée pour marcher à Hung Hom et à To Kwa Wan, deux quartiers portuaires populaires auprès des touristes chinois du continent. Certains manifestants s'en sont pris aux locaux de la Fédération des syndicats, une organisation pro-Pékin, les couvrant de graffitis et les bombardant d'œufs.
"Le gouvernement n'a pas encore répondu à une seule revendication et a intensifié la pression policière pour réprimer la voix du peuple", a déclaré à l'AFP un manifestant de 25 ans disant se prénommer Mars. "Si nous ne descendons pas dans la rue, notre avenir, notre prochaine génération sera confrontée à davantage encore de répression", a-t-il ajouté.
Les militants prodémocratie les plus radicaux ont fait face à la police dans le quartier de Mong Kok dans les nouveaux territoires (nord), où de multiples affrontements ont eu lieu ces dernières semaines. Ils ont bloqué des routes et pointé leurs rayons laser sur la police antiémeute, qui a mené quelques charges, dispersant les manifestants qui se sont brièvement rassemblés.
Avec AFP